Les donneurs de leçons et le petit bout de la lorgnette

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par S. Ait Hamouda

L’idéal serait de mettre l’illusion entre parenthèses, la réalité entre guillemets et le mensonge en gras. C’est ce que nous demandent, sans sourciller, les bons samaritains de la plume qui font obligation à tous ceux qui entendent nous mener, à force de turpitudes et de simagrées, à la limite la plus charitable, au purgatoire. Si nous nous abstenons, ou tournons le dos, aux élections, qu’est-ce que nous obtenons en échange ? Eh bien rien du tout. Sauf à bien tenir la canne pour ne pas trébucher dans l’oued en crue, à se garder de bien observer la route escarpée, à voir où mettre les pieds dans les dédales accidentés qu’ils nous auraient concoctés de hautes mains et fignolés avec la dextérité d’un artiste. Boycotter le prochain scrutin, c’est en quelque sorte se condamner au rôle d’observateur passif, oisif et qui ne voit sa situation que par le petit bout de la lorgnette. Voyons voir ce que nous deviendrons si nous laissons ces deux personnalités, le premier comme le second étaient Premier ministre. Le premier nous suggère de revenir aux années quatre-vingt-dix, et de voter pour les partis islamistes, comme si nous n’avions pas de mémoire, comme si nous étions devenus amnésiques, ou à la limite que nous étions des demeurés ou que nous étions tout simplement masochistes. Le second tire des plans sur la comète et nous propose, rien de moins, que l’abstention. S’il est entendu, personne ne vote et l’affaire est close. L’Algérie se portera mieux et sera heureuse, joyeuse et enchantée. D’abord que nous votions islamiste ou que nous boycottions, où se niche la différence ? Nulle part. Que d’ex-Premiers ministres se retrouvent à nous proposer deux choses contradictoires, il y a comme des demis mots dans tout cela. Il n’y aura ni boycott, ni vote orienté tel que préconisé par les deux personnalités. Il y aura un vote apaisé, pour une Algérie apaisée et tant pis pour les donneurs de leçons.

S. A. H.

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