L’appel de Belhaddad résonne toujours

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Le 8 Avril 1871, fut le jour choisi par Cheikh Mohand Améziane Belhaddad pour lancer un appel au djihad qui a fait rallier environ 250 tribus allant de Boumerdès à El-Kalaâ à l’insurrection initiée par Mohamed El-mokrani, à laquelle ont pris part Aziz et M’hand Belhaddad.

En ce sens, en collaboration avec la direction des affaires religieuses, la direction de la culture, la direction de la jeunesse et des sports, les Khouans de la tarika Rahmania et les assemblées populaires communales de Seddouk, d’Amalou et de M’cisna, les trois associations du village Seddouk Oufella dans le douar d’Amdoun n’Seddouk, organisent durant deux jours, soit le vendredi et le samedi, des festivités où un programme riche et varié a été concocté à cet effet. La fête démarre la journée du vendredi à 9h avec l’accueil des Khouans d’Alger et de Tizi Ouzou. À 9h30 aura lieu l’ouverture d’une exposition et d’une vente d’articles traditionnels. À 10h sera projeté le film Tanekra retraçant la vie de Cheikh Aheddad. À 16h place au sport avec la rencontre de football qui mettra aux prises les vétérans des 4 villages d’Amdoun n’Seddouk à ceux du RC Seddouk. La fête va continuer la journée du samedi où beaucoup de visiteurs parmi eux des invités de marque sont attendus. Le coup de starter va être donné à 9h avec la levée des couleurs au mausolée de Seddouk Oufella suivie du dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe de Cheikh Aheddad située entre les tombes de ses deux fils Aziz et M’hand. S’ensuivra la demi-finale inter zaouïas de la wilaya de Béjaia sur la récitation du coran. Dans l’après-midi et aux environs de 14h, une conférence sera donnée sur le parcours des acteurs de l’insurrection d’Avril 1871. La cérémonie prendra fin avec la remise des diplômes d’honneur aux meilleurs récitants du coran. Ce qui est navrant c’est que l’insurrection d’Avril 1871, qui a touché toute la Kabylie et certaines régions arabophones d’Algérie, n’arrive pas à avoir une dimension nationale. Durant presque une année de guerre, il y avait eu des milliers de morts, certains parmi ceux qui étaient arrêtés sont morts dans des prisons (le cas de Cheikh Aheddad), d’autres ont été déportés en Nouvelle-Calédonie où la plupart ont péri car n’ayant pas bénéficié de la grâce. La population de Kabylie l’a payé chèrement avec des amendes et des séquestrations de terres, des familles se sont retrouvés ainsi, du jour au lendemain, ruinées. Cette insurrection, la plus importante après la guerre de libération nationale mérite bien que lui soient consacrés des travaux de recherches au niveau des centres universitaires. Cheikh Aheddad, par son statut d’homme érudit, vénéré et adulé par ses fidèles de la tarika Rahmania, une importante organisation religieuse dont il était le guide, mérite bien d’un grand édifice public à son nom dans une ville comme Béjaïa, Tizi-Ouzou ou autres.

L. Beddar

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