Chérifi à l’écoute des doléances citoyennes

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La maison de la culture Ali Zamoum de Bouira a abrité, hier, une rencontre entre le wali et les représentants de la société civile de la wilaya. Cette rencontre, la première du genre à être organisée à Bouira mais pas la dernière selon le wali, a été l’occasion pour les autorités de wilaya de présenter les différents indicateurs du développement local dans de nombreux secteurs mais aussi d’écouter les doléances citoyennes. Lors de sa prise de parole, le wali Mouloud Chérifi qui s’adressait à une assistance composée essentiellement des représentants du mouvement associatif et élus locaux et de la société civile, a assuré que «le train du développement va se poursuivre et les efforts de l’État pour améliorer la vie des gens ne vont pas s’interrompre, particulièrement dans les volets raccordement au gaz de ville et l’alimentation en eau potable.» M. Chérifi invitera juste après les directeurs de l’exécutif pour présenter des communications sur l’état de développement et les horizons de chaque secteur d’activités. Ainsi, les directeurs des travaux publics, des ressources en eau, de l’habitat, des services agricoles, de l’action sociale, de l’urbanisme, de la santé et de l’énergie ont présenté, chacun, un exposé, dans lequel ils sont revenus sur les réalisations accomplies ces dernières années en matière de projets de développement. Dans sa communication, le directeur du logement fera savoir que de 2005 à nos jours, la wilaya a bénéficié d’un quota de 88 815 unités, tous segments confondus. De tous les segments, c’est l’habitat rural qui a eu la part du lion avec près de 48 944 unités. Selon le directeur du logement, 43 464 unités ont été d’ores et déjà achevées, 4 623 sont en cours de réalisation et 860 ne sont pas encore lancées. Selon lui, en 2017, l’objectif c’est de lancer le quota restant et la réception de 4 000 nouvelles unités. Par ailleurs, la wilaya a bénéficié de 20 325 unités LPL de 2005 à nos jours, 4 379 unités LPS, 2 300 unités du LPA, 8 800 unités AADL, 2 000 de la formule LPP et 1 564 unité de type promotionnel libre. Il faut signaler que de nombreux directeurs d’exécutifs se sont succédé à la tribune pour présenter les indicateurs de leur secteur respectif et évoquer les horizons de développement.

Les représentants de la société civile «se lâchent»

La parole sera cédée par la suite aux représentants des associations et de la société civile pour exposer leurs doléances. Ainsi, des dizaines d’intervenants ont pris le micro pour faire part des insuffisances enregistrées au niveau de leurs communes ou villages. Il était, entre autres, question de préoccupations liées à l’absence du gaz, de l’eau potable, de l’état détérioré des routes et au manque d’infrastructures sportives et de loisirs. Un président d’une association de la commune de Taghzout a déploré le manque de communication autour de la rencontre, ce qui explique, selon lui, l’absence en masse des jeunes. Le même intervenant qui a évoqué le cas de certains villages oubliés, a plaidé pour plus de transparence dans la répartition des projets de développement entre les différentes communes et régions de la wilaya. Un autre citoyen du village Meknine, dans la commune de Bordj Khris, a souligné la souffrance qu’endure la population en raison de l’absence du gaz et de l’eau potable. Un autre d’El-Adjiba a carrément évoqué l’absence totale de développement et une marginalisation manifeste des autorités locales de sa localité : «Pour moi, rien n’a été fait. Dans le secteur de la santé par exemple, la daïra de Bechloul ne dispose d’aucune polyclinique», a-t-il fait savoir. Dans sa réponse, le wali Chérifi a tenu à rassurer sur un point, celui de l’équité et la justice dans la répartition des projets de développement. Il a promis qu’il veillerait en personne à ce que chaque région ait sa part de projets. Reconnaissant l’existence de carences, le chef de l’exécutif a toutefois exprimé son désaccord quant à l’existence de la marginalisation. En réponse à d’autres préoccupations citoyennes, M. Chérifi a expliqué que la prise en charge des problèmes se fera en fonction des moyens financiers disponibles. Le premier magistrat de la wilaya qui est revenu sur le contexte actuel marqué par les restrictions budgétaires, a déclaré que ses services travaillent avec certains départements ministériels pour lever le gel sur certaines opérations, comme c’est le cas pour les projets du gaz de ville. À propos du manque en médecins spécialistes à l’EPH de Sour El Ghozlane, M. Chérifi a fait savoir que le ministre de la Santé a promis récemment, lors de sa visite dans la wilaya, d’affecter cinq praticiens spécialistes en médecine femme. Au sujet du manque d’appareils au niveau du centre d’hémodialyses, le wali a souligné que la wilaya cherche à attirer un investisseur privé dans cette spécialité médicale. La parole sera de nouveau cédée aux intervenants. Un représentant du comité des sages de Selloum, dans la commune d’Aghbalou, a attiré pour sa part l’attention sur l’état dégradé du tronçon de la RN15 traversant son village. Il évoquera un manque criard en matière d’infrastructures de jeunes. Un autre d’Ath Mansour a parlé du problème de nuisances qu’engendrent les carrières d’agrégats et aussi d’une crise d’eau potable que traverse la localité. De nombreux autres intervenants se sont succédé à la tribune pour exposer leurs problèmes. Dans ses réponses, le wali a promis d’étudier de près ces préoccupations. Pour certaines préoccupations, M. Chérifi a instruit sur place ses directeurs d’exécutifs et les chefs de daïra de s’y pencher.

Djamel Moulla

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