La délégation de Béjaïa du forum des chefs d’entreprises a organisé, jeudi à l’auditorium du campus d’Aboudaou, sa septième édition, dont le thème était en relation avec la situation actuelle et les perspectives du foncier industriel dans la wilaya de Béjaïa.
Dans son allocution d’ouverture, le délégué régional du forum dira, à propos de ces rencontres économiques, qu’elles permettent, via leur médiatisation, à la population «d’être tenue informée de tout ce qui se passe, économiquement parlant, au niveau de sa région». Le wali, de son côté, fera un long discours dans lequel il reviendra sur l’investissement au niveau de la région de Béjaïa qui ne répond pas, parfois, aux besoins économiques et aux exigences architecturales de cette région qu’il qualifie de «musée à ciel ouvert». Il soulignera, aussi, que l’investissement a fait l’objet de plusieurs rencontres entre le gouvernement et les walis et dont la dernière date de moins d’une année. Celles-ci ont dégagé trois axes prioritaires, à savoir l’industrie, le tourisme et l’agriculture. C’est ainsi que Mohamed Hattab rappellera la situation géographique de la wilaya, la plaçant, de facto, en pôle position pour le tourisme et, avec sa surface agricole de 130 000 hectares, dont 10 000 irrigués, en mesure de devenir une région agricole par excellence. En mettant en exergue tous les atouts que recèle la wilaya pour créer de l’emploi, «Béjaïa peut répondre aux attentes économiques de la région avec des retombées positives au niveau national», fera remarquer le wali. Pour cela, il faut, pour l’orateur, penser impérativement à un investissement planifié, c’est-à-dire passer carrément à l’élaboration d’une nomenclature de projets. Pour étayer ses propos, il dira que «la wilaya possède, certes, 16 entreprises de dimension internationale et 67 000 postes de travail ont été créés par les investisseurs, mais il subsiste un déficit à combler en recourant, par exemple, à l’agriculture». En parlant du secteur du tourisme, Mohamed Hattab insistera sur le volet architectural qui doit primer et abandonner ces constructions d’hôtels quelconques : «On doit être exigeant en matière d’investissement touristique. Je préfère qu’on laisse nos plages à l’état naturel que de les bétonner anarchiquement», tonnera-t-il. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle un comité d’architecture a été installé. Il aura pour mission de contrôler et de donner ou refuser son quitus pour tous les projets étatiques ou privés. Une manière de redonner, en matière de qualité, son lustre d’antan à la région et pour cela, les chefs d’entreprises doivent penser à un saut qualitatif pour que Béjaïa se propulse au rang de locomotive en matière de développement économique. Le développement de l’ordre du jour de cette rencontre a été l’œuvre du directeur de l’industrie et des mines qui a disserté autour du foncier industriel ses perspectives et les enjeux. En présentant le tissu économique, l’orateur fera savoir que la wilaya possède 23 513 PME, lesquelles emploient 63 735 salariés dans différents secteurs d’activités, dont 95% de celles-ci sont des petites entités qui emploient entre un et neuf éléments. Avec ce nombre de PME, la wilaya de Béjaïa se classe en quatrième position à l’échelle nationale. En plus de ces dernières, le tissu industriel est animé par 42 grandes entreprises, dont l’effectif dépasse 250 agents par entreprise. Concernant le foncier industriel, il dira que Béjaïa possède un appareil industriel performant avec ses deux zones industrielles et ses 19 zones d’activités, lesquelles emploient, dans toutes ses unités confondues, 24 298 salariés. Pour ce qui est des nouveaux espaces industriels en perspective, le directeur de l’industrie informera de la création de deux parcs industriels à El Kseur-Fenaia et Boudjellil en plus des nouvelles zones d’activités à Kherrata, Seddouk et Ighil Ali. Ceci permettra à Béjaïa d’émerger en tant que pôle de croissance et de compétitivité. En conclusion, il parlera de la promotion de l’investissement et des mesures prises par le gouvernement pour la relance de l’économie, lesquelles ont incité les citoyens à présenter des dossiers d’investissement pour un montant global dépassant la quinzaine de milliards de dinars avec la perspective de créer quelque 90 000 emplois.
A. Gana

