Riche programme de commémoration

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Soixante ans se sont écoulés depuis que le village d’Ath Maâmar, dans le douar de Boumahni (Aïn Zaouïa), fut entièrement rasé par l’armée coloniale, soit le 11 avril 1957. Comme chaque année, le comité de village et tous les habitants commémorent cet événement douloureux. Cette année encore, un programme d’activités a été tracé. À noter que les festivités commémoratives se tiendront les 14 et 15 avril afin de permettre une grande participation. «C’est vrai qu’Ath Maâmar avait été rasé entre le 11 et le 12 avril 1957, mais nous avons préféré commémorer ces dates les 14 et 15 avril parce que le 11 et le 12 tombent en milieu de semaine. Nous voulons donner à cet événement une grande présence », confiera un membre du comité village. Concernant le programme, l’on retiendra une exposition des écrits, des articles de presse, des témoignages de rescapés de cette géhenne, la pose d’une gerbe de fleurs sur la stèle commémorative dédiée aux martyrs du village, la baptisation du stade du nom de ces dates et un tournoi de football dont le coup d’envoi est prévu pour le 14 avril avec un match entre les vétérans d’Ath Maâmar et ceux de la sélection de la commune d’Aïn Zaouia et une autre rencontre entre les vétérans de Boumahni et leurs homologues de Draâ El-Mizan. Le 15 avril, ce sera le tour de ceux de Mechmel face à Ain Zaouia. La finale se jouera le 22 avril. Cette activité sportive, faudra-t-il le souligner, est aussi retenue dans le programme de la célébration du 37° anniversaire du Printemps amazigh, préparé par les maisons de jeunes d’Aïn Zaouïa et de Boumahni. Pour rappel, le village d’Ath Maâmar, dont la population ne s’élevait en 1954 qu’à quelque deux cents âmes, s’était entièrement engagé dans la lutte pour l’indépendance du pays. D’ailleurs, aujourd’hui, la stèle érigée par le comité depuis déjà une dizaine d’années à la mémoire des martyrs du village atteste de cet engagement héroïque. Sur la plaque nominative posée sur ce monument, figurent les noms des 38 chahid que compte Ath Maâmar. À souligner que les moudjahidine qui y ont survécu sont au nombre de 27, dont beaucoup ne sont plus de ce monde. Pour rappel, le 11 et 12 avril 1957, l’armée coloniale, en guise de représailles, avait décidé de raser entièrement le village parce que le 7 avril de la même année, celui qui allait être le futur lieutenant de l’ALN, en l’occurrence le regretté Slimani Mouh Ouslimane, avait tué un capitaine de l’armée française, répondant au nom de Moreau, dans une embuscade qui lui avait été tendue sur la route vers le camp de Taourith alors qu’il revenait d’une inspection dans la région. L’acharnement des soldats français eut été tel que rien ne fut épargné: bêtes, habitants, maisons. « Depuis ce jour-là le village Ath Maâmar fut rayé de la carte. Tous les habitants furent alors contraints d’aller se réfugier dans les villages environnants et même à Maâtkas », avait déclaré un ancien moudjahid, il y a de cela quelques années.

Amar Ouramdane

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