Lancée depuis une semaine, la campagne électorale pour les législatives du 4 mai prochain se caractérise, notamment au centre-ville de Boumerdès, par un immobilisme de nombreux militants de partis et un désintérêt d'une partie de la population.
«Nous aurions voulu que nos responsables plantent des fleurs dans notre quartier plutôt que des panneaux de candidats», dira un jeune de la cité Ibn Khaldoun (ex 1200 logements), en réaction à ses voisins qui l’ont blâmé pour avoir renversé deux tableaux d’affichage de listes de candidats. «D’ailleurs, la plupart de ces tableaux sont vides et dès qu’un poster de candidat ou de tête de liste de ceux-ci est affiché, nous le déchirerons aussitôt», ajoutera-t-il en riant.
«À l’exception d’un endroit faisant face au siège de la sûreté nationale, où des affiches de certains partis démocratiques locaux côtoyaient celles des formations islamistes, les panneaux d’autres sites de l’ex Rocher Noir ne comportent encore aucun affichage. Trois d’entre eux portent, en revanche, ce tag : «La stupidité n’a pas de limites».
«Ce genre de tag exprimerait, sans doute, la rancune de certaines personnes ayant été éjectées de la liste de candidats inféodés aux partis ou de listes d’indépendants», fera savoir un notable. Dans ce chef-lieu de wilaya, seulement trois leaders de partis MPA, FLN et ANR ont organisé leurs meetings, au cours de la semaine dernière. Et les deux premières formations citées, ambitieuses de réaliser un score important, programment encore jusqu’à la veille du vote des sorties de brigades dans différentes communes.
D’autres sections locales partisanes, y compris celles de la mouvance démocratique, sont minées par des divergences depuis quelques mois. Leurs militants ne pouvaient, par conséquent, s’entendre ni sur l’identité des candidats aux législatives ni sur leur positionnement. «J’ai claqué la porte de mon parti, en compagnie d’autres camarades, suite à la composition de notre liste, avec à sa tête un de nos anciens responsables déjà élu député lors du mandat précédent», a témoigné amèrement un quinquagénaire.
«Où est l’alternance en matière de représentativité partisane ?» s’est-il écrié, en jurant qu’il est prêt à voter en faveur d’une notre liste. L’on recherche, et pour cause, les personnes disposées à se faire l’écho des préoccupations citoyennes. Toute la question est de savoir les dénicher en suivant leurs meetings. À Boumerdès, cependant, la plupart d’entre-elles ne sont pas encore manifestées, alors que leurs posters placardés ici et là ont été diaboliquement détériorés.
Salim Haddou
