Une dizaine d’élèves du centre psycho-pédagogique des handicapés mentaux d’Aït Oumalou, dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen, ont décroché leurs diplômes et qualifications, la semaine dernière. À noter que les apprenants de ce centre, qui sont formés pour pouvoir s’intégrer dans le monde du travail, bénéficient d’une prise en charge totale et gratuite.
Ainsi, lundi dernier, quatre stagiaires ont pu obtenir leurs qualifications (repassage) et trois autres ont réussi à décrocher leurs diplômes (production légumière). Les examinateurs, venus tester et contrôler le niveau des stagiaires, n’ont rien trouvé à redire : «Ils maîtrisent bien les techniques de repassage et respectent les mesures de sécurité. Pour ceux formés dans le domaine de la production légumière, c’est le même constat. Leur formation a duré un peu plus de temps à cause de leur handicap, mais après cette formation, ils pourront très bien assurer leur mission», fera remarquer un des examinateurs. Il est également à rappeler qu’au courant du mois passé, quatre autres stagiaires ont été formés pour devenir ouvriers agricoles. Souffrant d’un retard mental et d’un trouble de langage, une jeune fille de 18 ans, au nom de Daya Sari, a suivi une formation de repasseuse pendant quatre mois. Elle a pu passer l’épreuve sans aucune difficulté. En effet, lors de son test devant les examinateurs, elle respecté les normes d’hygiène et de sécurité et l’utilisation du fer à repasser. Elle a répondu avec succès à toutes les questions posées et pu repasser de fort belle manière les vêtements qui lui ont été proposés. Par ailleurs, l’entretien du potager et du jardin de l’établissement par les stagiaires a été aussi une réussite. En effet, il a été constaté de visu que diverses fleurs et plantes aromatiques sont plantées dans le jardin dudit établissement. Des pommes de terre, des fèves, de l’ail… sont également cultivés par ces enfants. A noter que les stagiaires sont également initiés au tri et au compostage. Dans le même espace, des box sont conçus pour l’élevage de petits animaux (volailles et lapins). «Les stagiaires maîtrisent les principes de base de l’agriculture», dira l’éducatrice.
L’objectif est d’intégrer les stagiaires dans la société et le monde du travail
Cet établissement, qui compte 90 élèves venus d’une dizaine de communes, est géré par l’association de wilaya des enfants inadaptés manteaux. Il accueille des enfants avec des retards mentaux légers et profonds, les autistes, les trisomiques et les infirmes moteurs et cérébraux. A souligner qu’il est doté d’un atelier d’éveil, d’écriture, de psychomotricité, d’environnement et de jardinage, de thérapie musicale et d’un atelier informatique. Un projet de piscine est en cours de réalisation, fait-on savoir. 27 employés encadrent les enfants, dont huit sont de la catégorie des corps communs, et 19 assurent le travail pédagogique. Le personnel est recruté dans différents cadres de l’emploi et perçoit une rémunération complémentaire par ladite association. «Le matériel est disponible, le personnel a suivi des cours de perfectionnement à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou», fait-on savoir. Questionné sur le fonctionnement de l’école, le président de l’association, en l’occurrence Ghezlaoui Madjid, répondra : «Cet établissement fonctionne grâce aux subventions du ministère de la Solidarité nationale, de la DAS de Tizi-Ouzou, des collectivités locales, de la CNAS et des dons de particuliers». Concernant l’avenir de ses pensionnaires, le président indiquera : «Nous ferons de notre mieux pour essayer de les placer dans des entreprises publiques et privées. Ceci en gardant toujours un œil sur eux, car ils ont besoin de soutien, de suivi et de perfectionnement».
Hocine T.

