Retour sur la première journée de la manif’

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C’est avant-hier que la célébration du mois du patrimoine culturel fut lancée par la direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou. «Un lancement qui entre dans le cadre de la commémoration du 37ème anniversaire du printemps amazigh. Un moment important dans l’histoire contemporaine de l’Algérie et un repère pour notre mémoire collective nationale», dira la directrice de la culture lors de sa prise à la cérémonie inaugurale. Dans la matinée de la même journée, soit mardi, une première communication fut animée par Mme Dahmani Samia, enseignante à l’université Mouloud Mammeri, sous le thème «Les inscriptions libyques : un dénominateur commun d’un territoire étendu». La conférencière expliquera qu’elle s’est d’abord intéressée à la Kabylie pour entamer son travail de recherches sur les inscriptions libyques, avant d’étendre son travail à travers la Berbérie. «Il y a trois Berbéries : la Berbérie orientale, la centrale et l’occidentale. Les 2/3 de l’Algérie formaient la Berbérie centrale. Dans tout le Maghreb, il y a 1 300 inscriptions gravées sur des stèles qui ont été relevées, dont 48 en Algérie», dira-t-elle. Mme Dahmani expliquera que la plus grande partie des inscriptions libyques restent indéchiffrées. Ce à quoi s’attèlent les chercheurs pour dévoiler le secret qu’elles renferment. Au centre de l’Algérie, les inscriptions ont été découvertes à Béjaïa, Sétif et en Grande Kabylie. 28 inscriptions sont au musée de Bardo. La conférencière dira avoir étendu ses recherches à Cherchell et Oran où des inscriptions ont été retrouvées. Un travail de recherches qui a conduit l’universitaire à d’autres recherches sur l’alphabet. «J’ai constaté qu’il y a de nombreux points communs qui pourraient constituer un alphabet unique. Il y a 16 stèles à inscriptions avec figurines et 40 stèles sans figurines», dira la conférencière précisant que les figurines sont différentes d’une région à une autre : cheval, chien, volailles, main, guerrier. La figurine portant un croissant est retrouvée en Berbérie orientale. La conférencière s’est étalée par la suite sur l’importance des caractères trouvés. Le deuxième conférencier, M. Sidi Salah, Docteur en archéologie, a traité des gravures rupestres : «50 sites ont été répertoriés, comprenant des dessins rupestres avec inscriptions libyques», dira-t-il. Le conférencier citera Saïd Boulifa qui aurait découvert, en 1909, les inscriptions libyques à Ifigha où on trouve des inscriptions avec des dessins représentant des personnages, des têtes humaines ou des animaux, avec 95 textes dont la teneur est encore ignorée. «J’ai débuté mes recherches sur le site de Tarihant à Boudjimaâ. La lecture se faisait, selon les régions, de différentes manières : de haut en bas ou inversement et horizontalement», dira encore le conférencier. On relèvera qu’un long travail reste à faire dans ce domaine. Les chercheurs algériens s’accordent sur la nécessité de se pencher sur ce dossier qui constitue un grand paramètre de notre amazighité.

M.A.Tadjer

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