Tamazight langue nationale et officielle envers et contre tous

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C’est le 20 avril, anniversaire d’un événement qui a mené à la reconnaissance de tamazight en tant que patrimoine national, puis langue nationale, au lendemain de mouvement des «âarouch» 2001, ensuite comme langue officielle dans l’article 3 bis de la Constitution. Cette date constitue les fonds baptismaux de cette langue, cette culture, cette histoire et de ce patrimoine de tous les Algériens et par extension de tous les Maghrébins, jusqu’à l’archipel canarien et à l’Afrique subsaharienne. Cette langue qui distingue toute cette partie de la terre, qui personnifie tout ce sous-continent et qui spécifie les peuples de cette région n’a accédé à ce statut que grâce, en grande partie, au combat pacifique de ceux qui ont cru en cette lutte, juste. Au départ, ce sont de jeunes militants de la mouvance berbériste du mouvement nationaliste, qui menaient bataille pour une Algérie algérienne, on connait le sort qui leur a été réservé. Puis vint le 20 avril où des manifestations pacifiques, suite à l’interdiction d’une conférence sur la poésie kabyle ancienne que devait animer Mouloud Mammeri, qui ont fini par l’emprisonnement des animateurs du mouvement et la mise sous séquestre de la revendication, et par imposer le silence aux militants berbéristes. Et puis en 1989 où on a entendu des slogans, du genre «Le MCB est mort, vive le RCD», ensuite on a assisté à la naissance de plusieurs MCB, coordination nationale proche du RCD, commission nationale proche du FFS, puis le rassemblement national, né dans la foulée de la démission de Ferhat Mehenni du RCD. Trois mouvements pour une revendication. C’étaient des polémiques, des combats d’arrière-garde et des jeux à la «je te tiens tu me tiens par la barbichette» qui n’en finissaient pas. Bien que ces joutes, à n’en plus finir, se poursuivaient, s’étendaient et se perpétuaient dans la division et la scission instaurées comme mode politique de fonctionnement, tamazight faisait son chemin, parfois instrumentalisée par les partis et parfois en dehors de toute immixtion politicienne. Il n’en demeure pas moins que tamazight est aujourd’hui langue nationale et officielle de tous les Algériens et ils le doivent au combats pluriel de tous, mais aussi à l’Etat Algérien qui a fini par la reconnaitre. Pas comme il se doit, mais l’avancée considérable est là ! Le reste n’est que «palabres politico-politiciennes».

S. A. H.

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