Des villages sans assainissement

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Plusieurs villages relevant de la commune d’Ighil Ali ne disposent pas d’un réseau d’évacuation des eaux usées, selon les responsables de la municipalité.

«Nous avons beaucoup de points noirs qui requièrent une riposte urgente, car il y va de la santé de nos concitoyens», alerte M. Djoulaït, le premier magistrat de la commune. Le village Azrou, situé en surplomb du chef-lieu, Bouni, l’un des plus excentrés, une partie du village El Kelaâ, ainsi que certains quartiers de la ville, à l’image de Tala N’Cherfa et Taanant, ne sont pas équipés d’un tout-à-l’égout, nous apprend le maire.

«À titre d’exemple, nous avons réalisé, courant 2013, une étude pour un projet d’assainissement au profit du village Azrou. La fiche technique a fait ressortir un coût de 4 milliards de centimes. Nous avons demandé l’inscription de sa réalisation sur les fonds sectoriels, mais nous n’avons pas eu de réponse à ce jour», déclare l’édile communal.

Et d’enchaîner : «Il en va de même pour le village Bouni, dont le projet d’assainissement nécessite une enveloppe budgétaire de 16 millions de da». D’après le P/APC, le coût total des besoins exprimés en matière d’assainissement s’élève à près de 14 milliards de centimes.

La trésorerie communale étant dans l’incapacité de supporter une telle charge, les responsables de la municipalité lorgnent du côté des crédits sectoriels pour une hypothétique prise en charge.

«Chaque année, depuis 2013, nous relançons nos demandes, dont nous espérons qu’elles seront entendues et suivies d’effet», clame M. Djoulait. En attendant une improbable mais néanmoins vitale prise en charge de ce problème, les eaux résiduaires des localités concernées continuent de se déverser dans la nature.

Certains habitants, signale-t-on, ont aménagé des fosses de fortune pour recueillir leurs rejets. Une solution qui n’en est pas une, dans la mesure où les déchets ménagers s’en vont empoisonner les entrailles de la terre, en menaçant de souiller la nappe d’eau souterraine.

«Que les eaux usées s’écoulent à ciel ouvert ou évacuées dans des fosses, leur potentiel de nuisance reste le même», souligne un retraité du village Azrou.

Un résident du quartier Tala N’cherfa tient à sonner l’alerte sur les risques sanitaires que font peser tous ces rejets polluants sur les habitants : «Nul n’ignore que l’action nocive de ces égouts n’est pas négligeable.

Le principe de précaution recommande d’agir sans délai, au risque de subir une flambée épidémique, qui risque d’être lourde de conséquences», exhorte-t-il.

N. Maouche

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