C’est devant une assistance assez nombreuse que la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoun, a animée, hier, un meeting électoral, sur la place des martyrs du centre-ville de Bouira.
C’était en présence des 9 candidats du parti à Bouira, de militants et de sympathisants. D’emblée, Louisa Hanoun a tenu à affirmer que les futurs députés du PT «défendront en premier lieu les droits et les acquis sociaux des Algériens».
Des droits et des acquis, dira-t- elle, «menacés par l’oligarchie capitaliste» qui détiendrait la majorité au sein de cette institution. «Nous devons en urgence changer les lois de la santé, du travail, de l’éducation et de l’enseignement supérieur.
Ces mêmes partis politiques, qui se disent nationalistes ou socialistes, ont ruiné la structure sociale en Algérie par les lois qu’ils ont votées et appliquées par une force illégitime. Nos députés veilleront à réhabiliter la médecine gratuite, la restauration gratuite dans nos écoles et à arrêter l’application du système LMD dans nos universités», a-t-elle assuré, avant de promettre que les députés du PT proposeront une loi pour rendre obligatoire l’enseignement de Tamazight sur l’ensemble du territoire national : «Nous réclamons la création d’un centre pour la promotion de cette langue nationale et officielle, qui sera dotée de tous les moyens pour la formation des enseignants, dans l’objectif de la rendre obligatoire sur l’ensemble du territoire national».
L’oratrice affirmera, par ailleurs, que les prochaines élections pourront constituer le point de départ «pour un changement radical et pacifique», avant d’inciter les citoyens de la wilaya de Bouira à aller voter massivement pour son parti «connu pour ses luttes démocratiques et sociales en Algérie», dira-t-elle. «Le PT continuera à militer et à lutter pour constituer une majorité au sein de l’APN afin d’appliquer son programme composé de 60 engagements, pour la réhabilitation des acquis sociaux des Algériens et le renforcement de la démocratie», ajoutera-t-elle.
Enchaînant les engagements, Mme Hanoun affirmera que son parti «exigera» la réhabilitation du droit aux marches publiques et à la grève, un droit qui, selon-elle, a été confisqué : «Nos députés militeront aussi pour la réhabilitation des droits politiques des Algériens qui sont confisqués actuellement, comme le droit des travailleurs à la grève. Les délégués syndicaux sont régulièrement harcelés par les patrons et les services de sécurité, alors qu’ils défendent tout simplement leurs droits les plus fondamentaux», a-t-elle affirmé.
L’invitée de Bouira ajoutera que «la Constitution algérienne est bafouée et ses lois non-appliquées». Sur le volet économique, la cheffe du PT assurera que l’Algérie «devra changer de cap et doit, immédiatement, cesser sa politique d’austérité et de privatisation sauvage».
Elle proposera aux pouvoirs publics de récupérer d’importantes sommes d’argent versées dans la relance de l’investissement, afin de préserver les droits sociaux des Algériens : «L’Algérie a plus de 12 000 milliards de DA de dettes, 7 500 milliards de crédits et 20 000 milliards de surfacturation non remboursés à ce jour. Notre gouvernement, au lieu de faire face à cette oligarchie qui pille nos richesses, rend encore plus dure la vie quotidienne de millions d’Algériens», a-t-elle asséné.
Poursuivant son discours, la SG du PT n’a pas hésité à tirer à boulets rouges sur le secrétaire général du FLN qui, selon elle, confisque un parti qui appartient à tous les Algériens : «Le FLN appartient à tous les Algériens et devra être restitué à ceux ayant combattu contre le colonialisme. Je rappelle aussi que ce sont les députés du FLN qui ont passé, par la force, les lois d’austérité et ont signé le début de la misère pour les Algériens ».
Mme Hanoun ira encore plus loin dans son réquisitoire contre Djamal Ould Abbès, en affirmant qu’il a adopté une «attitude grave» lors de cette campagne, en ayant affirmé que le FLN c’est l’Etat : «L’Etat comme le FLN n’appartiennent ni à un parti politique ni à une personne. Ce Monsieur (Djamel Ould Abbès ndlr) ne comprend visiblement pas l’histoire de son pays !», a-t-elle déclaré.
Tout en rappelant aux présents «la nécessité d’aller voter pour son parti le 4 mai prochain», Mme Hanoun appellera également les citoyens de la wilaya à s’impliquer «massivement dans la surveillance des élections dans les bureaux de vote, surtout lors du tri des bulletins». Elle conclura son discours en assurant que l’implication massive des citoyens reste «la seule garantie pour élection transparente».
Oussama Khitouche