Les problèmes liés au gaz de ville ne cessent d’aviver les tensions entre l’administration et les villageois des zones montagneuses qui font face à des hivers rigoureux. Ils ne peuvent accepter que cette énergie si prisée arrive aux bourgs voisins à quelques centaines de mètres de chez eux, sans en profiter eux aussi. Une frustration qui se traduit souvent par une révolte contre l’administration, chargée de tous les maux. Ainsi, les habitants de Koukou et de Tafraout, dans la commune d’Ait Yahia, qui ont longtemps attendu l’inscription d’un projet de raccordement de leurs villages au réseau national de gaz naturel, ont cru leur problème résolu lorsque les entreprises chargées de la réalisation de cette tâche ont commencé les travaux. Malheureusement, leur espoir d’en finir avec le gaz butane s’est vite estompé quelques temps après. Une attente qui dure maintenant depuis une année, nous rapportent les villageois. Las d’attendre, ils se sont réunis en coordination et ont décidé de passer à l’action, dès cette semaine, afin de «défendre leurs droits» comme ils ne cessent de le clamer haut et fort. Des affiches placardées sur les murs de la ville d’Ain El Hammam et aux abords de la plupart des chemins menant à «Sebt», chef-lieu communal d’Ait Yahia, avertissent que la coordination «appelle l’ensemble des citoyens et citoyennes des villages concernés à participer massivement à un sit-in, à partir du 26 avril, au niveau de l’agence Sonelgaz d’Ain El Hammam.» Par cette action, les villageois entendent «dénoncer l’arrêt depuis plus d’une année des travaux de raccordement.» Un tel arrêt, clament-ils, «est injustifié car le taux de réalisation de ce projet avoisine les 80 pour cent.» Par ailleurs, les protestataires exigent la reprise «immédiate des travaux» en suspens «à travers la mobilisation d’entreprises capables d’achever ce projet dans les meilleurs délais». Il va de soi que, selon les habitants concernés, le rassemblement «sera suivi de la fermeture de l’agence incriminée jusqu’à satisfaction de nos revendications». Ils terminent leur texte en précisant que «la coordination des villages a décidé plus que jamais de prendre son destin en main». Notons que ce n’est pas la première fois que des citoyens frustrés ont recours à ce genre de procédé en décidant de fermer l’agence de la SDC.
A. O. T.