Les grèves cycliques des employés des communes commencent à devenir inquiétantes du fait que les citoyens, les premiers lésés, se considèrent comme des otages. La fermeture des guichets de l’état civil, en particulier, n’est plus du goût des usagers qui espèrent que les communaux trouveront, rapidement, une autre manière de protester sans pour autant créer de désagréments à la population. L’ouverture, deux jours par semaine seulement, augmente la pression sur les guichets. Dimanche dernier, une foule compacte se pressait devant la mairie bien avant l’arrivée du personnel. On joue des coudes dès que l’agent d’accueil ouvre le portail d’entrée. Les marches d’escaliers donnant sur le hall d’attente de l’état civil sont prises d’assaut par une centaine de personnes. Les vieux et vieilles, dont personne ne se soucie, n’ont pas le droit de participer à la course. Ils arriveront bon derniers et attendront longtemps leur tour. Le couloir attenant au service de l’état civil, faute de place sur les sièges faisant face aux guichets, est bondé de monde. Certains, n’ayant pu se faire délivrer jeudi les documents dont ils ont besoin, reviennent pour la seconde fois. «Je me suis présenté à sept heures du matin et déjà on se bousculait pour s’approcher de la porte», indique un jeune homme. Il passera treizième tout de même. Les deux jours de travail, par semaine, s’avèrent insuffisants pour faire face à la demande de la population. Lorsque, pour cause de jour férié, les guichets ferment le jeudi, le retard s’accumule et la pression devient plus grande sur les employés et les usagers. Les gens pressés, comme c’est le cas de Mohand Ouidir, habitant au Canada et dont la carte d’identité expire le 24 avril, se retrouvent dans des situations difficiles. «Je ne peux prétendre à la changer avant cette date. Or ce jour-là l’APC était en grève. Je dois donc attendre une semaine de plus.» Tout en compatissant avec les travailleurs qui demandent leurs droits, un citoyen dira : «Il est temps que cela cesse et que la raison l’emporte. Nous ne pouvons plus vivre la même situation chaque semaine». Ces dispositions n’ont pas manqué de se répercuter sur le fonctionnement des APC. Ainsi, les services de l’état civil de la commune d’Ain El Hammam, renouent avec la pression des grands jours d’affluence que l’on connaît habituellement au moment du retour des enfants à l’école.
A. O. T.