En pleine saison du printemps, le couvert végétal se régénère avec la frondaison (apparition des feuillages, des bourgeons…) après l'état "végétatif" dans lequel il était plongé durant l'hiver.
Pour leur part, les arbres fruitiers ont, d’ores et déjà donné des fruits qui sont en train de mûrir « tranquillement ». Dans la vallée du Sahel, l’une des régions charnières de la wilaya de Bouira, l’arboriculture occupe une place prépondérante, où des milliers d’arbres fruitiers de différentes espèces sont plantés. Cette filière réussit très bien dans ces contrées, aidée dans cela par l’excellente qualité et la nature organique de son sol à la couleur ocre rouge. Le long de cette vallée verdoyante, il existe d’innombrables vergers plantés de toutes sortes d’arbres fruitiers. En plus des oliviers, qui prédominent sur de vastes surfaces à perte de vue, on y trouve des pommiers, des grenadiers, des poiriers, des pruniers, des néfliers, des pêchers, des vignes, des figuiers, des abricotiers et bien d’autres. Cette activité est exercée avec beaucoup d’abnégation et d’amour par les paysans de la région, car elle constitue pour eux un apport indéniable en revenus. Exception faite des exploitations agricoles, il existe dans cette région des jardins familiaux, des fermes où l’on pratique toujours l’agriculture vivrière. Les familles paysannes consomment les produits agricoles récoltés par leurs soins en vendant le surplus notamment aux commerçants de la localité où sur les accotements des axes routiers denses en circulation. Néanmoins, les arboriculteurs sont toujours confrontés aux multiples maladies végétales qui infestent leurs vergers. Dans les milieux spécialisés on appelle cela la phytopathologie. Effectivement, ces fellahs demeurent encore désarmés contre ces maladies qui touchent leurs cultures car, d’une part, les pesticides sont chers, et d’autre part, ils sont également nuisibles pour l’eau (souterraine et de surface) et la santé du consommateur. Ce qui fait que ces personnes ne savent pas vraiment que faire pour arrêter l’invasion de leurs champs par toutes sortes de bestioles, de champignons et autres micro-organismes qui provoquent des dégâts à leurs récoltes fruitières.
« Les pesticides trop chers et nuisibles à la santé «
«Franchement, je n’ose pas utiliser les pesticides, en ce sens qu’ils sont très nocifs pour la santé et les abeilles. Et puis, ils sont inaccessibles. Imaginez que vous cultivez des centaines d’hectares d’arbres fruitiers. Il faudra, alors, les traiter tous avec des pesticides pour donner plus de chances d’arriver à un bon résultat. Malheureusement, c’est en dessus de mes moyens», regrette le propriétaire d’une ferme à Aheriadh à Chorfa. L’impuissance de ce paysan concerne beaucoup d’autres, étant donné que la lutte contre les parasites et autres bestioles s’avère coûteuse, et surtout dangereuse pour l’utilisateur (celui qui ignore surtout les consignes et la conduite à tenir en cas d’usage des produits chimiques extrêmement dangereux). Pour tenter de remédier, un tant soit peu, à cette situation, certains fermiers se rabattent sur les astuces de « grand-mères » afin d’atténuer la nuisance des insectes. Ainsi, la chaux, les pièges de fortune, le savon noir, et bien d’autres produits bios sont utilisés en place et lieu des pesticides et autres insecticides chimiques. Néanmoins, et loin de donner des résultats probants, ces « pesticides » naturels arrivent, tout de même, à atténuer la nuisance des bestioles et des parasites. Selon un fermier de M’Chedallah, les arbres fruitiers sont confrontés, chaque printemps en particulier, à des maladies qui détruisent leurs feuillages et leurs fruits. Notre interlocuteur citera «la tavelure, l’oïdium et la monilinia qui sont provoquées par des champignons et parasites qui détruisent les arbres et les récoltes », explique-t-il. «D’autres parasites, enchaîne-t-il, comme les pucerons, les chenilles, les coccinelles et bien d’autres causent des ravages aux arbres fruitiers comme les pruniers, les cognassiers, les pommiers…» Malgré cela, constatent certains arboriculteurs de la région, « les récoltes sont généralement de bonne qualité et indemnes de parasites, et surtout bios, car non traitées aux pesticides chimiques ».
Y Samir.