Concours de tir pour célébrer la Fête du travail

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La Fête du travail, qui coïncide avec le 1er mai de chaque année, a été célébrée de façon un peu particulière par les membres et adhérents de l'association de chasse Ath Yemel de Timezrit.

En effet, l’association a organisé, sur les hauteurs de la localité d’Amsiouane, « un concours de cible « El Gherdh » au fusil de chasse auquel ont pris part pas moins de 326 tireurs venus de différentes localités » estiment les organisateurs. L’association, à travers ces activités, a tenu à rendre un vibrant hommage à Mohand Tahar Bouras, un syndicaliste de l’ancienne mine de fer de Timezrit pendant l’occupation française.

Ce militant des droits des travailleurs durant l’époque coloniale est considéré comme l’un des premiers syndicalistes agériens qui ont lutté aux côtés des ouvriers des mines qui furent exploités par les colons. Dans le même sillage, l’organisation par l’association « Ath Yemel » de ce concours de tir (El Gherdh, ou El Ghert) a pour but de « promouvoir cette belle tradition millénaire » indiquent les organisateurs.

Il est vrai que cette tradition n’est plus pratiquée de nos jours dans pas mal de localités, où elle a été complètement oubliée. Des personnes âgées racontent que cette tradition était pratiquée aussi durant les mariages d’antan, où des tireurs expérimentés tirent de loin avec leur fusil sur des cibles, généralement des dalles de pierres, afin de les « pulvériser » ! Pour revenir à l’un des pères du syndicalisme algérien, Mohand Tahar Bouras, celui-ci » a été de toutes les luttes syndicales, où il défendait durant le colonialisme français les droits des ouvriers et des paysans livrés à cette époque à l’exploitation par les colons !

Né le 18 septembre 1900 au village Akabiou, Mohand Tahar Bouras a été obligé dés son jeune âge de quitter l’école pour aider sa famille. Il travailla comme ouvrier paysan dans les fermes avoisinantes les premiers temps pour finir dans la mine de fer de Timezrit. Là il devint membre du syndicat de l’époque la CGT, section mine. Sa lutte et son aura lui valurent d’être élu en 1945 comme délégué syndical à la tête de pas moins de 700 ouvriers de la mine.

Sans fléchir dans son combat juste pour les droits des travailleurs, Bouras a su et pu montrer toutes ses qualités de syndicaliste émérite. Au déclenchement de la guerre de libération nationale, Bouras s’est donné corps et âme pour la cause nationale ce qui lui valut de la prison. À l’indépendance, ce syndicaliste ne baissa pas pour autant les bras, et continua la lutte ouvrière jusqu’à sa mort le 10 août 1964.

Syphax Y.

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