La nouvelle loi électorale, élaborée à la lumière de la nouvelle Constitution de 2016, souffre encore de plusieurs lacunes, a affirmé hier le constitutionnaliste Mohamed Faden.
C’était lors d’une conférence de presse tenue au Forum d’El Moujdahid. L’ancien membre du Conseil constitutionnel, ex-membre de l’Assemblée populaire nationale (APN) et professeur de droit réclame l’amendement de la loi électorale avant la tenue des élections locales.
«Les parties politiques et la haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) ont constaté quelques dysfonctionnements lors des élections législatives du 4 mai dernier», a-t-il affirmé. «L’une des missions de la HIISE est d’appeler à l’amendement de la loi sur les élections, avant la tenue des élections locales», a précisé le constitutionnaliste.
M. Mohamed Faden estime que le taux de participation est «faible». Mais ce qui est encore «plus inquiétant», dira-t-il, c’est le nombre effarant de bulletins blancs et nuls qui a dépassé les 2 millions, contre 965 000 bulletins en 2007 et 500 000 en 1997. «Il n’existe aucune loi qui règle sérieusement cette question», a-t-il expliqué, tout en indiquant qu’«aucune étude n’a été faite dans ce sens».
Le constitutionnaliste explique dans ce cadre que «les électeurs se sont contentés d’accomplir leur devoir sans exprimer leurs voix». Selon lui, le FLN est «le plus grand perdant de ces législatives», ayant perdu 57 sièges par rapport à 2012. Il ajoute que les partis politiques ayant gagné plus de dix sièges sont «les plus grands gagnants de ces législatives».
Il s’agit notamment de : Rassemblement national démocratique (RND), Alliance entre le Mouvement de la société pour la paix et le Front du changement (MSP-FC), Tajamou Amal Al Djazair (TAJ), Mouvement Al-Islah et Ennahdha, Front Al Moustakbal, Mouvement populaire algérien (MPA), FFS et PT.
Par ailleurs, le conférencier a fait savoir que le conseil constitutionnel sera installé le 22 mai prochain. Il estime que parmi les prérogatives du nouveau président du conseil constitutionnel, figure la nécessité de veiller à l’amendement du système intérieur actuel.
En outre, M. Mohamed Faden a souligné que le Premier ministre sera désigné par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, en concertation avec les partis de la majorité.
L.O.Challal