Les traditionnelles opérations de désherbage sont d’utilité en matière de lutte contre les feux de forêts et autres départs d'incendies au niveau des surfaces forestières, agricoles et sur le tissu végétal.
À M’Chedallah, ces opérations, menées par le passé à partir de la première semaine du mois de mai, sont abandonnées depuis ces deux dernières années, sinon l’on se contente d’opérations éclairs insignifiantes, pour ne pas dire inutiles.
Les importantes pluies enregistrées en mars et avril ont été à l’origine d’une fulgurante croissance des herbes sauvages qui ont envahi les bordures des routes et tous les espaces nus et même à l’intérieur des villes et agglomérations.
L’expérience des années passées a démontré que la plupart des importants et catastrophiques incendies, qui ont provoqué d’incalculables dégâts, prennent départ à partir des herbes asséchées, notamment celles en bordure des routes qui traversent les forêts.
Le déclencheur principal des feux et départs d’incendie reste, bien entendu, l’Homme qui le provoque consciemment ou involontairement, avec des mégots balancés, des feux laissés allumés…
À cela s’ajoute les dépotoirs et autres décharges publiques dont les déchets sont détruits par incinération. Ces facteurs évoqués provoquent des dégâts sur le tissu végétal, chaque année, durant la saison des grandes chaleurs. Pour rappel, dans la région de M’Chedallah, des dizaines d’incendies ravageurs ont été signalés cette dernière décennie.
Un programme de désherbage et de nettoyage a été arrêté par les pouvoirs publics, pour réduire ces catastrophes qui portent un coup fatal à l’environnement et au cadre de vie de la population.
Un programme qui devait démarrer dès le début du mois de mai, soit avant que l’herbe sauvage ne soit complètement sèche. Or, à ce jour, aucune opération n’a été entamé, d’autant plus qu’à cause du climat caniculaire, qui y sévit depuis la dernière semaine du mois d’avril, le processus d’assèchement des herbes s’est précocement enclenché, et menace sérieusement le tissu végétal et les surfaces forestières de la région Est de Bouira.
À signaler que d’importantes superficies sont en période de régénération après avoir été dévastées par des incendies en série, durant ces dix dernières années, qui n’ont épargné aucune commune. Un nouvel incendie sur ces surfaces exterminera définitivement le tissu végétal dont la majorité des plants, toutes espèces confondues, n’ont pas encore atteint leur maturité pour produire de la semence.
A signaler que d’importantes campagnes de reboisement ont été menées, un peu partout, à travers la région par les services des forêts, ceux du parc national du Djurdjura (PND), épaulés par des associations écologiques. Plus d’un s’interrogent sur l’utilité du lancement de ce genre d’opérations de plantation et reboisement quand elles ne sont pas suivies du nettoyage et du désherbage des surfaces sensibles et autres opérations d’entretien.
À noter, enfin, qu’en plus de réduire la menace de départ d’incendies, ces campagnes annuelles de désherbage génèrent de l’emploi pour des centaines de jeunes chômeurs qui se font un peu d’argent de poche et y trouvent une occupation au lieu de se laisser ronger par l’oisiveté.
À souligner, par ailleurs, que même les habituelles opérations de destruction de nids de chenilles processionnelles ont été abandonnées depuis plus de trois ans, et ce, malgré la réapparition de ces insectes.
Oulaid Soualah

