Le manque de contrôle au niveau des marchés laisse la porte ouverte à tous les abus. Comme la nature a horreur du vide, certains marchands ambulants ne s’embarrassent d’aucun scrupule, quitte à causer du tort à leurs concitoyens.
Au marché d’Aïn El Hammam, les vendeurs de poisson ne sont limités ni par les horaires ni par les conditions climatiques, lors de la vente de leur marchandise.
Ainsi, les températures élevées de ces derniers jours n’ont pas empêché les poissonniers de continuer de «fourguer» à des consommateurs incrédules, leur produit au-delà de 11 heures, et sous un soleil de plomb.
Chaque jour, ils ne consentent à quitter les lieux qu’une fois leurs casiers vidés de leur contenu. Comme les clients ne sont nullement attirés par les prix affichés, le poisson n’est liquidé qu’en fin de matinée, après avoir subi les affres du temps.
Hormis la chaleur, les produits de la mer sont également soumis aux poussières et aux gaz d’échappement émanant des véhicules qui circulent sur la grande rue qui borde le marché.
D’autres marchandises périssables, pouvant également menacer la santé des citoyens, sont vendues sans aucune protection. Comme aux temps immémoriaux, des carcasses de moutons ou de boucs sont étalées sur des cartons ou accrochées à des étals de fortune.
Les quartiers de viande dégoulinants de sang sont si proches de l’allée centrale du marché qu’ils sont constamment effleurés par les passants. La chaleur du soleil et les nuages de poussière soulevés par le vent aident à créer un foyer de microbes au sein des gigots d’agneau que certains clients se font un plaisir d’acheter à des prix plus cléments qu’au centre-ville.
Le poulet, abattu et déplumé sur place, dans les mêmes conditions, ne semble pas rebuter certains habitués du marché, peu regardants sur les détritus entassés derrière la «déplumeuse», où le sang séché attire mouches et autres insectes volants. La liste des marchandises exposées dans des conditions d’hygiène déplorables n’est pas exhaustive.
Les services concernés, conciliants en période hivernale où les risques d’intoxication sont faibles, devraient reprendre leurs missions pour remettre de l’ordre au sein de la corporation des marchands ambulants, durant la saison estivale qui s’annonce, d’ores et déjà très chaude.
La présentation des produits tels les fromages, les limonades, les viandes ne doit souffrir d’aucune anomalie si l’on veut éviter qu’un drame ne survienne un jour. Ce que personne n’ose imaginer.
A. O. T.
