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Fenaison et divers travaux au menu

Dans pratiquement toute la région de M’Chedallah, les paysans renouent, ces jours-ci, avec les activités champêtres.

En effet, ces derniers s’empressent de mettre le fruit de leur dur labeur à l’abri des destructibles orages, car le climat, qui s’est stabilisé depuis une dizaine de jours, risque d’enregistrer des perturbations fréquentes en cette période de l’année, pouvant causer des dégâts aux récoltes arrivées à maturité, telles que le foin ; d’où cette hâte collective qui s’est emparée des paysans.

A peine remis de la fatigue accumulée durant la longue et pénible campagne de ramassage d’olives, qui a pris fin vers la deuxième décade du mois de mars, les agriculteurs sont, de nouveau, attirés vers les champs afin d’effectuer d’autres travaux de saison. Ils s’y attèlent à de nouvelles campagnes, notamment la fenaison, le jardinage, la tonte des moutons et le désherbage. Ainsi, ces menus travaux, menés par les rudes paysans – chacun selon ses moyens – créent une animation assez particulière.

Ainsi, depuis le début de la semaine écoulée, il est donné de constater, de visu, des faucheuses, des botteleuses, des tracteurs agricoles, et autres engins utilisés lors de la campagne de fenaison. Les agriculteurs, qui n’ont pas les moyens de s’offrir les services de faucheuses botteleuses, dont les honoraires s’élèvent à plus de 60 DA la botte de foin cette année, s’occupent du fauchage manuellement à l’aide de faux ou de faucilles. Une opération difficile que ces paysans ne peuvent, néanmoins, éviter.

En effet, les dernières pluies de la fin avril étaient propices au forage et sa prodigieuse croissance, avec au final une récolte importante que ces agriculteurs ne peuvent négliger. Pourvu que les perturbations climatiques, fréquentes en cette saison, ne viennent pas la détruire, espèrent les agriculteurs.

Ce qui explique l’empressement qu’affichent ceux qui s’attèlent à cette campagne, lesquels n’ont qu’une idée en tête : terminer l’opération le plus rapidement possible, pour engranger la récolte et la mettre à l’abri des orages. Les éleveurs, de leurs côté, font montre de la même hâte à terminer la tonte des moutons avant l’arrivée des grandes chaleurs.

L’opération débute traditionnellement le 15 avril, mais elle a été retardée par les brusques perturbations atmosphériques à l’origine du retour de vagues de froid. Il est à souligner que la tonte d’une bête dans ces conditions l’expose dangereusement au virus de la grippe animale, qui aboutit généralement à des complications conduisant à la fatale tuberculose.

Par prudence, les éleveurs ont, donc, retardé la tonte – presque un mois – en attentant la stabilité climatique. En sus, les enclos et étables seront asséchés avec l’arrivée des premières journées de chaleur, et les bêtes tondues resteront, donc, propres. D’autres agriculteurs s’attellent au jardinage en vue de semer quelques variétés de légumes qui arriveront à maturité avec le début du Ramadhan, telles les haricots verts, la courgette, les piments, la tomate, la salade…

Des semences qui doivent être mises en terre avant la fin du mois en cours : une autre opération lors de laquelle les paysans se retrouvent engagés dans une course contre la montre, pour être au rendez-vous. Pour le jardinage, ce sont en majorité les femmes qui l’ont pris à «bras-le-cœur», sachant qu’elles s’y mettent avec beaucoup de passion pendant que les hommes se chargent de l’aménagement des clôtures autour des carrées, pour protéger la récolte des animaux sauvages.

Pour conclure, cette animation de la population rurale à Aghbalou et Saharidj est interprétée comme un retour à la vie après plus de 15 ans d’une hibernation forcée, imposée par l’hydre intégriste et les hordes de sanguinaires islamistes.

C’était la mort dans l’âme que ces braves paysans avaient abandonné leurs terres durant tout le temps, où ces sanguinaires étaient maîtres du terrain. Ces paysans sont, présentement, aux petits soins avec leurs lopins, comme pour s’excuser de les avoir abandonnés.

Ces fellahs donnent la nette impression d’être décidés à rattraper le temps perdu et replonger dans l’univers des gros travaux des champs qui est le leur, et celui de renouer avec la terre sacrée de leurs aïeux.

Par ailleurs, même ceux qui n’ont pas de terrains à entretenir ne résistent pas à l’appel d’une nature verdoyante, tout en fleurs et senteurs qui embaument l’atmosphère.

Ces nombreux promeneurs, qui flânent à travers champs s’offrent, ainsi, une cure contre le stress et la dépression et se refont une santé mentale en effectuant de longues randonnées pédestres à travers ces paradisiaques campagnes.

Oulaid Soualah

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