«Nous manquons de productions de scène»

Partager

La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous vous présenter au public ?

Zidane : Je m’appelle Zidane, je suis un jeune chanteur compositeur et interprète. Je chante dans les trois langues : kabyle, français et anglais. Je suis dans le domaine du montage, de la réalisation et de la production. Originaire de Tizi Gheniff, j’ai grandi et vécu à Bordj Ménaïel. Je suis venu à la chanson par hasard. En fait, ça a commencé avec un petit morceau de musique que j’avais partagé sur les réseaux sociaux. Des amis m’ont alors encouragé à chanter et à produire, ce que j’ai fait.

Initialement donc, vous ne vous prédestiniez pas à la chanson ?

Quand j’ai posté mon premier morceau de musique sur le net, c’était juste pour faire découvrir notre musique kabyle aux autres. Beaucoup d’étrangers l’écoutaient sans pour autant connaître la provenance. Quant à la langue, n’en parlons pas. Après le succès du morceau, je me suis dit que mon objectif premier était atteint, celui de faire découvrir notre culture au reste du monde. Avec le temps et petit à petit, j’ai pensé à enregistrer mes chansons. Voilà en résumé, comment a commencé mon aventure dans la chanson.

Parlez-nous de votre premier album ?

Mon premier album était plus un message pour les autres qu’autre chose. On y trouve des thèmes variés qui touchent un peu tout le monde. L’amour, la séparation, les maux sociaux… Sur le plan musical, j’ai essayé de mêler différents styles, avec des sonorités de chez nous.

Pour mon deuxième album, j’ai introduit quelques nouveautés sur le plan mixage et sonorités. Mais, j’aurais aimé être aidé par des professionnels du métier, que ce soit pour la musique ou pour les textes. Je voulais faire des recherches et approfondir mes connaissances.

Je voulais donner aux sonorités kabyles un habillage moderne avec ces instruments que la technologie met à notre disposition. Mais malheureusement, je n’ai pas trouvé d’accompagnateurs. Je continue donc à travailler seul en attendant d’éventuelles collaborations. Je suis du genre optimiste.

Et pourquoi trois langues pour chanter ?

J’utilise trois langues pour transmette le message à plus de monde possible, pour rendre accessible notre chanson, notre culture. J’aurais d’ailleurs aimé traduire chacune de mes chansons dans les trois langues, mais ce n’est pas facile. C’est un luxe que ne peux me permettre, du moins pour le moment. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour lancer un appel, pour une collaboration et un travail de groupe entre nous les jeunes artistes, chacun dans ses compétences.

Quel regard portez-vous sur la chanson kabyle en général ?

Nos artistes font un travail remarquable, notamment à l’étranger. Ce sont de très bons ambassadeurs de la chanson kabyle et de la Kabylie. Nous ne pouvons qu’en être fiers. Mais ici chez nous, ce n’est pas vraiment ça. On est loin, très loin du but recherché. Il n’y a pas de réelle industrie artistique et le manque de productions scéniques est flagrant, à l’exception de quelques soirées ramadanesques et fêtes de mariage.

Des projets ?

Beaucoup de projets en effet. Comme dit l’adage «Petit à petit, l’oiseau fait son nid». Avec le peu de moyens dont je dispose, j’essaie de faire de mon mieux. Je veux faire un bon travail. Dans plusieurs domaines artistiques, nous constatons l’émergence de jeunes talents, mais malheureusement, le constat est le même : il n’y avait pas de suivi et d’encadrement. Dans certaines régions, il n’y a même pas de maisons de jeunes pour se rencontrer. J’espère que ça va changer.

Entretien réalisé par Hocine Moula

Partager