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«Ma carrière artistique fut courte mais pleine !»

Un hommage sera rendu au chanteur Métref Slimani, samedi prochain, à la maison de la culture Mouloud Mammeri. Rencontré lors des répétitions à l’atelier de musique, il nous a accordé cet entretien.

La Dépêche de Kabylie : Présentez-vous à nos lecteurs, si vous le voulez bien…

Metref Slimani : Je suis né le 8 novembre 1945 au village Agouni Ahmed de la commune d’Ath Yenni. J’ai suivi les cours primaires dans mon village natal puis j’ai fréquenté le collège des Pères-Blancs. J’ai ensuite intégré le Collège d’Enseignement Technique (CET) de Tizi-Ouzou où j’ai choisi la filière ajustage-mécanique. A onze ans, j’ai perdu mon père et il fallait se débrouiller. Avec ma mère, nous nous sommes installés à Alger, sans pour autant couper les ponts avec le bled.

Comment êtes-vous entré dans le domaine de la chanson ?

Pour faire de la chanson, il faut une prédisposition. Très jeune déjà j’apprenais par cœur toutes les chansons de Slimane Azem que je ne cessais de fredonner à longueur de journée. C’est comme ça que j’ai pris goût à la chanson. De son vivant, mon père n’aimait pas ça, il me grondait.

Parlez-nous de vos débuts artistiques ?

Un ami, Amokrane Kerroubi, un parolier, m’a un jour proposé de collaborer artistiquement. Il m’écrivit deux chansons pour lesquelles j’ai composé la musique. Il s’agit de «Ikhaq ulis yahvel» et «Lawadjab Ghouram dalmouhal». Je me suis inscrit à l’émission de Chérim Kheddam «Ichenayen Uzeka» et ça a marché pour moi. La première chanson fut enregistrée et le succès fut au rendez-vous, en 1967. Par la suite, j’eus le privilège d’être contacté par Kamel Hammadi. J’ai également rencontré et connu Benmohamed et tous les trois nous avons travaillé ensemble durant quelques années.

Mais très vite vous avez quitté la chanson…

Dites-nous pourquoi ? Ma carrière artistique n’a en effet pas été longue. J’ai chanté durant cinq années seulement. Mais celles-ci furent bien pleines, avec 19 chansons sur disques 45 tours. Un choix s’était imposé à moi. J’ai opté sur une carrière professionnelle plus sûre, la chanson ne faisait pas vivre son homme. Trop d’obstacles entravaient la route des artistes.

Un mot sur l’hommage qui vous sera rendu samedi prochain ?

C’est une chose merveilleuse ! Une reconnaissance ! Grâce à la Direction de la culture, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri et à l’association culturelle du village Agouni Ahmed «Azar», présidée par Mouloud Méhareb, j’ai l’occasion de retrouver des amis, de renouer avec mes fans. C’est un réel bonheur pour moi !

Entretien réalisé par M. A. Tadjer

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