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La nature en prend un sérieux coup

Ces deux dernières années, d’innombrables groupes de randonneurs prennent d'assaut la chaîne montagneuse du Djurdjura avec bivouac et camping à la clé.

Malheureusement, même si ces sorties redonnent une forme de vie à ces contrées, désertées depuis deux décennies à cause du terrorisme et de l’insécurité, elles se font au détriment de cette nature qui leur offre gracieusement ses charmes, car elle est bombardée de toutes sortes de déchets, notamment des emballages de denrées alimentaires et de boissons, dont la majorité sont en fer blanc ou en plastique, et dont la biodégradation prend des années, voire des siècles. Portant ainsi un coup sévère sur le plan écologique. Pour s’en rendre compte, il suffit de prendre la RN 30 pour apercevoir ces amas de déchets. Déchets que l’on retrouve aussi au niveau des lieux ciblés par ces randonneurs et excursionnistes qui montrent un incroyable incivisme en laissant derrière eux leurs saletés, sans éprouver le moindre remord de conscience. C’est le cas notamment du sommet du Yemma Khelidja, le col de Tizi Nkoulal, le stade d’Assouel, les pourtours de la station climatique de Tikjda pour ne citer que les plus apparents. Jusqu’aux points d’eau qui ne sont pas épargné tel que Tala Rana, El Ainser guidawen que des automobilistes ont transformé en station de lavage en procédant aux toilettages de leurs véhicules. Non seulement ils polluent ces légendaires sources, mais ils abandonnent aussi sur place les filtres usés qu’ils échangent, effectuent des vidanges en laissant couler directement les lubrifiants usés par terre. La faune, en particulier les oiseaux, les chacals et les singes n’échappent pas non plus à cette dégradation. Ces espèces protégées payent aussi les prix des comportements irresponsables de ces groupes d’estivants qui abandonnent sur les lieux de leur camping les restes des aliments et toutes sortes de conserves sur lesquels ils se ruent dés leur départ a tel point que certains oiseaux tournoient au dessus des lieux de bivouacs tel des corbeaux, des corneilles ou des éperviers. Ces oiseaux, guettent le départ de ces estivants pour aller se goinfrer des restes de nourriture risquant de leur provoquer diverses maladies gastriques et intestinales. Il est fréquent de voir des randonneurs équipés de barbecues avec lesquels ils risquent de provoquer des départs d’incendies, et cela en toute impunité bien que des plaques installées un peu partout sur le territoire du parc national du Djurdjura interdisent l’utilisation de ces équipements, et des foyers de feu qu’ils allument directement par terre. L’inertie des associations à caractère écologique est flagrante. Ces dernières bénéficient pourtant de subventions et d’aides matérielles à chaque fois qu’elles sollicitent les services de l’état, mais elles ne se contentent que de quelques opérations insignifiantes de nettoyage autour des chefs- lieux de daïra ou en bordures des routes nationales, des opérations de circonstances, alors que leur présence est plus qu’indispensable au niveau de ces sites touristiques ciblés par des centaines d’estivants et de randonneurs.

O. S.

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