En dehors des prix fixés par l’entreprise publique EDIMCO qui demeurent raisonnables (autour de 900 dinars le quintal), on ne peut néanmoins s’y approvisionner que sur rendez-vous, après avoir fait au préalable sa demande et avec bien entendu la présentation de son permis de construire, les prix affichés par les commerçants des matériaux de construction connaissant ces jours-ci une inouïe envolée au niveau des communes montagneuses, comme Mâatkas et Beni Douala.
Après la hausse des prix du sable, des agrégats et de la ferraille tous diamètres confondus, c’est donc une diminution de l’offre en ciment qui se fait sentir sur tout le territoire national. En effet, les vendeurs de matériaux de construction ne comprennent pas ces longues files qui durent quelques fois des semaines au niveau de la grande cimenterie de Sour El Ghozlane qui alimente tout le Centre du pays. Un problème supplémentaire qui vient allonger la liste des multiples contraintes relatives à l’’approvisionnement en matériaux de construction. Un secteur stratégique mais en crise, notamment depuis que le gouvernement a interdit l’importation du ciment.En effet, en l’espace de quelques jours, tous les stocks de ciment ont été épuisés. Le prix d’un quintal frôle désormais 1 900 dinars, quand on en trouve. Les prix oscillent, évidemment selon la marque et la densité, entre 1 800, 1 850 et 1 900 dinars, à travers plusieurs points de vente. Ce déséquilibre flagrant entre l’offre et la demande risque d’affecter le coût déjà faramineux des logements. «Nous devons avouer que quelquefois nous travaillons à perte dans certains chantiers, en raison de cette instabilité des prix des matériaux de construction», regrette un entrepreneur en bâtiment qui n’exclut pas de changer d’activité si cette situation venait à durer. Que ce soient les grands chantiers de travaux publics, ceux de logements ou encore de l’habitat rural, tous sont en train de traverser une vraie crise. Plusieurs ont d’ailleurs déjà été mis en veilleuse, en attendant une éventuelle et hypothétique accalmie du marché, peut-être avec le début de mois sacré de Ramadhan où l’activité du bâtiment a pour habitude de connaître une décélération.
C. A.
