L'Algérie face au défi de la sécurité alimentaire

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Des experts nationaux et internationaux s'étaient penchés sur la question de la sécurité alimentaire, lors d'un colloque organisé, mardi et mercredi derniers, au niveau de la bibliothèque de la faculté des sciences de l'ingénieur de l'université M'hamed Bougara de Boumerdès.

L’objectif principal de cette rencontre «est de faire la lumière sur l’enjeu de l’autosuffisance alimentaire et les défis du secteur agricole à l’horizon 2030», nous a fait savoir l’un des organisateurs de ce premier colloque international dans cette université. Selon le maître de conférences en économie, M.Berkani Samir, «la réflexion est centrée, durant ces deux jours, sur la nécessité de réunir les conditions nécessaires et suffisantes pour améliorer la production agricole». Dans son allocution d’ouverture lors de cette rencontre scientifique, le recteur de l’université, M. A. Bentilis, a montré qu’«il convient d’éviter de confondre autosuffisance alimentaire et sécurité alimentaire, car cette dernière exige non seulement l’existence de l’offre de différents produits de consommation, mais aussi du pouvoir d’achat des ménages». La problématique principale est celle relative, cependant, à la nécessité impérieuse, vitale d’accroître la production agricole. Pour de nombreux intervenants, à l’instar des docteurs Djazouli de l’université de Blida et Djilali Khan de l’université de Valenciennes (France), il s’agit réellement d’un défi à relever, en sachant comment utiliser les nouvelles technologies, agricoles entre autres, celles de désalinisation, pour pallier à la sécheresse, ce qui exige une formation continue des agriculteurs. Dr Mohamed Schebl, de l’université du Caire expliquera, quant à lui, le déclin de la productivité du secteur agricole dans de nombreux pays, notamment les moins avancés, en insistant surtout sur les facteurs suivants: faible rendement agricole, alors que la démographie est galopante, raréfaction de mise en exploitation de nouvelles terres, suite à la déforestation pour l’extension urbanistique, incendies et atteintes à l’environnement. Dans sa conférence intitulée  »Renouveau de l’économie algérienne », l’ancien ministre Rachid Benaissa, évoquera les reformes bénéfiques du secteur depuis 1999. «C’est un plan de renouveau agricole extrêmement important, à telle point qu’il a hissé notre pays à la norme méditerranéenne, avec 70% de disponibilité de produits de consommation», a-t-il tenu à souligner. Il est toutefois recommandé de poursuivre les efforts pour parvenir à l’étape de la sécurité alimentaire, qui satisfait nécessairement les besoins nutritionnels de tous les citoyens. La doctoresse Dokhan Nahed, membre du comité scientifique de l’université, a expliqué, hier jeudi, le lien inséparable entre la sécurité alimentaire et le décollage économique. Cela relève de l’évidence, puisque tout pays développé assure forcément sa sécurité alimentaire. Mais la conférencière expliquera tout simplement que l’acquisition de la technologie accentue la dépendance économico-politique vis-à-vis des puissances étrangères. Et selon elle, «il n’y a qu’une stratégie de décollage, c’est celle qui repose sur la capacité de production technologique à partir du copiage, à chaque fois, d’un seul prototype des nouvelles machinés achetées». Ce procédé s’est avéré tangiblement fructueux dans des pays asiatiques, comme le Japon et la Corée du sud, dans la deuxième moitié du 19ème siecle, et en Afrique du sud plus récemment en 1962, a-t-elle argumenté : «il s’agit, là d’un choix pragmatique», a-t-elle conclu.

Salim Haddou.

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