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Projets de dimension internationale en vue

L’Association Béjaïa littoral, qui s’est donné pour mission la protection du littoral le long de la côte algérienne en général et celle de la wilaya de Béjaïa en particulier, vient de faire un pas de géant dans ce sens. Dans le cadre de ses activités, elle a décidé d’initier, promouvoir et participer à des réflexions sur les modèles de développement et leurs impacts sur l’environnement, de soutenir des actions de réhabilitation et de valorisation du littoral, d’entreprendre des activités éducatives et de formation relatives à l’environnement et au développement de l’écotourisme, de créer et d’animer un réseau d’information et d’échange sur l’environnement et le développement durable… Dans cette optique, elle vient de signer, selon son président, un important partenariat de dimension internationale, vu que l’Algérie a le plus grand littoral en Méditerranée, et que plusieurs organismes et associations internationaux s’y intéressent. C’est ainsi que le mois dernier, une convention de partenariat a été conclue entre Béjaïa littoral et le Groupe phocéen d’études des requins (GPER), une association à but scientifique non lucratif. On compte, en effet, en Méditerranée une cinquantaine d’espèces de requins et quarante espèces de raies (poissons élasmobranches) qu’il convient de recenser et de protéger. Selon cette convention, le GPER s’engage à apporter son aide scientifique pour atteindre cet objectif. Cette aide pourrait être de nature pédagogique ou encore de l’expertise, pour effectuer des projets scientifiques de terrain en mer. Par ailleurs, Béjaïa Littoral s’apprête, dès cette semaine, à participer à la Journée mondiale de la biodiversité, organisée par la direction de l’environnement de la wilaya de Béjaïa, et qui se tiendra à la Maison de la culture aujourd’hui et s’étalera jusqu’à demain. Ladite association a été, aussi, invitée à représenter l’Algérie au Festival international du monde marin qui se déroulera début juin à Hyères, en France. Petit à petit, cette association se fait une place à l’international en se faisant connaître et en faisant découvrir notre littoral à l’étranger. D’ailleurs, elle compte accueillir en 2018 le Festival mondial de la plongée sous-marine à Béjaïa.

Partenariat avec des groupes de la rive nord, mobilisation des universitaires…

Elle est actuellement en train de sensibiliser les différents acteurs du littoral, pour une meilleure collaboration, afin d’obtenir de meilleurs résultats sur le terrain. L’autre préoccupation des responsables et militants de cette association a trait à l’état actuel de nos rivages, squattés par d’innombrables constructions illicites. Zaher Bouzeghouche, président de l’assocation Béjaïa Littoral est particulièrement attristé par l’état de la côte ouest de Béjaïa, vers Boulimat. Il déplore cette situation et interpelle les autorités pour l’exécution des 470 arrêtés de démolition des bâtisses illicites. Il rappelle que la réglementation a prévu une zone non constructible de 300m à partir de la côte. ‘’Il convient donc de faire appliquer la loi et de mettre en exécution ces arrêtés, car le littoral de Béjaïa a été profondément dénaturé’’, déclare-t-il. Ces constructions portent même atteinte à la biodiversité, puisqu’elles perturbent l’écosystème, en dérangeant et expulsant la faune de son habitat naturel. Avec cela, l’Association parle d’un projet d’interdiction du bivouac et du camping dans l’Ile de Boulimat. La présence humaine dans ce lieu perturbe la pendaison des oiseaux qui y trouvaient jusque là un lieu idéal pour leur reproduction. Tout comme elle dénonce aussi la pêche sauvage, dans des lieux inappropriés et utilisant des moyens interdits par la loi. ‘’Il faut penser à laisser à la vie marine les moyens de sa préservation et de sa reproduction. Faute de quoi, plusieurs espèces risqueraient encore de disparaître’’, avertit-on. La côte Est n’est pas en reste, ni la vallée, puisqu’elle est considérée comme faisant partie du littoral. Zaher Bouzeghouche a déclaré que l’Oued Soummam a charrié en six mois quelque soixante mille tonnes de déchets. Les ambitions de Béjaïa Littoral sont donc grandes et les perspectives prometteuses. Plusieurs enseignants universitaires et des chefs d’entreprises ont d’ores et déjà manifesté leur disponibilité à apporter leur aide et leur expertise pour faire du littoral un endroit où il fera bon vivre.

N. Si Yani

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