805 milliards de dinars de recettes fiscales en 2005

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L’administration des impôts a récolté durant l’exercice 2005, 805 milliards DA en fiscalité ordinaire (hors fiscalité pétrolière), contre 732 milliards en 2004.La catégorie des salariés, dont le nombre est évalué entre 5 à 6 millions, a contribué à hauteur de 80 milliards DA du chiffre global. Toutefois la plus grosse part des recettes de l’année écoulée, émane de la fiscalité directe (TVA et autres taxes), avec environ 400 milliards DA. C’est un bilan établi par le directeur général des impôts, Bouderbal Mohamed Abdou, lors de son passage hier, à l’émission de la Chaîne I, «Tahaouelet» (Mutations). Ce dernier, dans l’objectif de démentir la croyance, selon laquelle c’est le simple contribuable qui paye le plus gros des impôts, indiquera qu’ils sont exactement en 2005, 3160 gros contribuables (Sonatrach, Sonelgaz et autres grandes sociétés) à renflouer à hauteur de 70% les caisses des impôts, contre 25% pour le secteur des PME/PMI et seulement 5% pour les petits contribuables, estimés à 1 million. Bouderbal indiquera que ces catégories font actuellement l’objet d’une répartition en fonction de leurs apports. Des centres seront mis en place pour chaque catégorie.Cette réforme dans les structures sera accompagnée par une informatisation des services des impôts à travers un système d’information Intranet qui coordonnera le travail entre les différents intervenants de la sphère fiscale pour un meilleur contrôle et une lutte efficace contre la fraude et l’évasion fiscale. Il y a actuellement une réflexion sur la mise en place d’un schéma directeur de l’informatisation de l’administration des impôts, indique l’invité de la Chaîne I. D’autre part, le DG des impôts soulignera que la pression fiscale (l’ensemble des taxes et impôts) est actuellement de 18% en Algérie. Une pression qualifiée par l’orateur de «moyenne» sur les sociétés et les citoyens. «L’objectif étant de la porter à 30% d’ici 6 à 7 ans», a-t-il indiqué, et de préciser que la finalité n’est nullement d’ «étouffer fiscalement» le citoyen, mais plutôt d’augmenter les recouvrements. «Le niveau fiscal algérien est le plus bas du bassin méditerranéen», affirme Bouderbal. Selon lui, le système fiscal doit avoir une finalité financière, et laisser de côté celles de la redistribution des richesses et d’encouragements des investissements. Une conception qui semble être partagée par les milieux financiers, à en croire le DG des impôts.Au sujet de l’évasion fiscale, le patron des impôts déplorera le manque de culture fiscale en Algérie. Une sensibilisation s’impose. «Depuis 2002, un nouveau dispositif de contrôle a été mis en place pour lutter contre le phénomène de la «ruse» fiscale, pour établir un parallèle entre les déclarations fiscales et les signes extérieurs de richesses », notera-t-il. Par ailleurs, il indiquera qu’une soixantaine de cas de corruption ont été enregistrés depuis 4 ans, sur un effectif global de 23 000 agents d’administration fiscale.Questionné sur l’amnistie fiscale, l’orateur affirmera qu’il y a des dispositions de loi pour certains cas pouvant bénéficier d’une réduction et non d’un effacement de leurs ardoises fiscales. La carte fiscale définit les régions qui doivent payer plus d’impôts que les autres. Selon Bouderbal, c’est la région du Centre (Alger, Tipaza…) qui s’acquitte du plus gros des revenus fiscaux avec 1/3 des recettes globales annuelles. Viennent ensuite les wilayas de l’Est, Constantine, Sétif…et de l’Ouest, Oran, etc. Cette «inégalité», l’orateur l’explique par le fait que ces régions accueillent la part la plus importante des investissements.La réforme engagée au sein de l’administration des impôts vise à introduire une nouvelle gestion dans le secteur, une gestion qui mettrait le citoyen au centre de ces dispositifs. «Nous voulons mettre en place une administration de service et non une autorité», souligne le responsable des impôts. «Depuis 1991, les sociétés étrangères payent les mêmes impôts et subissent le même contrôle que les entreprises nationales», tient à mentionner le DG des impôts.

Elias Ben

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