De nombreux foyers n’ont pas encore accès à l’électricité dans la commune d’Ighil Ali. Au cours de ces dernières années, nous informe-t-on, une kyrielle d’habitations a émergé des entrailles de la terre, à la faveur des programmes successifs de l’habitat rural.
En parallèle, les programmes d’électrification, sensés répondre à cette demande en pleine expansion, n’ont pas emprunté la même courbe ascendante. Pire : «depuis l’année 2012, aucun programme d’électrification rurale n’a été accordé au profit de notre commune», relève sur un ton plein d’amertume, Mr Djoulait, le maire d’Ighil Ali. Résultat des courses: des dizaines de foyers languissaient depuis des lustres, dans l’espoir de bénéficier d’un hypothétique branchement, qui se fait toujours attendre. «Il y a quelques années de cela, nous avions réalisé, sur nos propres moyens, une étude technique sur deux sites, englobant des dizaines de foyers. Le dossier a été transmis aux services de la direction de l’énergie et à l’APW, dans le but de prendre en charge le volet réalisation de ce projet. Hélas, jusqu’à ce jour, aucune réponse ne nous a été notifiée», déplore l’édile communal. Selon le premier responsable de l’APC, les sites ayant fait l’objet d’études, sont situés à hauteur de l’agglomération du chef lieu communal. Il s’agit du quartier Tagounit et Timi, réunissant un pâté de maisons. Par ailleurs, le maire fait état d’une nuée d’habitations éparses nécessitant une dotation en énergie, par l’entremise d’un programme d’extension du réseau. «Nous avons recensé 49 demandes éparpillées sur le territoire de la commune. Là aussi, toutes les demandes ont été transmises aux autorités concernées, mais sans aucune réponse à ce jour», atteste Mr Djoulait. En désespoir de cause, les propriétaires des habitations non électrifiées se sont vus, bien malgré eux, se résoudre à de solutions de fortune, pour éclairer leurs chaumières et faire tourner les appareils domestiques. «À force d’attendre en vain, les gens se sentent abandonnés par les pouvoirs publics. Pour contourner cet écueil, le recours aux branchements illicites reste l’unique alternative», rapporte un père de famille du village Azrou.
N. Maouche