«Nous ne sommes pas responsables de la situation»

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Le Collectif d’appui à la micro-entreprise (CAME) de la wilaya de Tizi Ouzou a organisé, avant-hier, une assemblée générale de ses adhérents au niveau de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.

Une occasion pour les responsables de cette association de dresser le bilan de la situation socioprofessionnelle de ces promoteurs qui prévaut au sein de leur organisation. Après avoir relaté l’historique de leur association, qui, au début a été créée dans le but d’accompagner, d’encadrer et de sensibiliser les promoteurs, et qui est devenu «un syndicat, voire un orphelinat» pour les 28 000 entreprises de la wilaya, le porte parole du Collectif, Yacine Guellil, axera son intervention sur les enjeux et les perspectives de leur structure qui compte actuellement 2 500 adhérents. «Nous sommes ici pour discuter de deux principaux problèmes qui pénalisent nos entreprises, à savoir les dettes et l’environnement du travail. Les promoteurs sont en situation de réanimation. Il y avait des suicides, de malades chroniques et même des cas de maladies psychiatrique», faisait-il remarquer. Bien qu’il reconnaisse la légitimité des dettes, l’orateur refuse d’endosser la responsabilité aux seuls promoteurs. «Nous ne sommes pas des hors-la-loi, nous reconnaissons la légitimité de nos dettes, mais la réalité du terrain est autre. Pour rembourser les dettes, nous devrions travailler au préalable. Et c’est là justement, le paradoxe. Tous les secteurs sont saturés à cause de la mauvaise coordination entres les dispositifs d’aide Ansej, Cnac et Angem», ajoute-t-il. Le CAM qui avait rejeté la proposition de rééchelonnement de la dette, n’a pas demandé, non plus, l’effacement de cette dernière. «En tant que CAME, nous n’avons pas réclamé l’effacement de la dette même si nous ne sommes pas contre. De notre part, nous proposons le rachat de la dette par le trésor public», explique-t-il. Toujours sur le plan revendicatif, le Collectif invite les promoteurs à agir, à exprimer leur souffrance et leur «droit d’exister». Selon l’orateur, une pétition est déjà sur le terrain pour recueillir le maximum de signatures. «Nous sommes à 5 000 signatures. Nous avons l’intention de toucher les 28 000 promoteurs que compte notre wilaya, et ce dans le but de faire aboutir nos revendications», dira le porte parole du Collectif. En effet, cette association réclame l’arrêt des poursuites judiciaires, une période de différé de crédit à moyen terme de 5 ans au crédit à long terme de 23 ans, ce qui permettra la pérennité de l’entreprise, selon ce responsable. La question est de savoir pourquoi c’est la wilaya de Tizi Ouzou qui est à l’avant-garde de ces revendications, Yacine Guellil dira : «Si ce n’était la Kabylie, les soldats français seraient encore entrain de marcher à Tizi Ouzou», avant d’ajouter «Nous avons organisé, récemment, un congrès à Ain El Hammam avec la présence de 32 wilayas. Ils veulent se structurer comme nous».

Hocine Moula

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