L’exode rural affecte les écoles

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Les écoles primaires de la commune de Tamokra se vident progressivement de leurs effectifs. A se fier à des témoignages recoupés d’enseignants exerçant dans cette circonscription rurale, tous les établissements scolaires sont touchés.

«En l’espace de quelques années seulement, la population scolaire s’est réduite d’environ 20%», confirme un inspecteur de l’éducation, indiquant que cette fluctuation baissière se poursuit inexorablement. «Même l’école primaire sise au chef-lieu communal, où la concentration démographique est la plus élevée, n’échappe pas à ce recul des effectifs», témoigne un instituteur de Tamokra. «Il en va de même pour l’établissement du village Bicher, le plus populeux de la commune», ajoute-t-il. En règle générale, rapporte-t-on, à mesure que l’on s’éloigne de l’agglomération centrale, l’amplitude du déclin des effectifs se fait plus importante. Ainsi, de Boukerdous à Boutouab, en passant par Tizi Aidel, des villages qui comptent parmi les plus excentrés de Tamokra, les écoles ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes. «Il y a des écoles qui totalisent, en tout et pour tout, une dizaine d’élèves, c’est-à-dire, l’équivalent d’une petite division pédagogique», souligne un instituteur. Le recul des effectifs d’élèves, nous dit-on, a conduit l’autorité de tutelle à opérer des coupes successives dans l’encadrement pédagogique. Bien souvent, signale-t-on, le staff encadreur est réduit au strict minimum. «Nous nous sommes retrouvés dans une situation où le recours au jumelage des classes reste la seule et unique alternative. Dans certaines écoles, il y a même des postes bilingues, où l’enseignant a, en sus de sa charge de travail habituelle, la responsabilité de dispenser la langue française», soutient un éducateur de la région. Pour la prochaine rentrée des classes, les effectifs prévisionnels seront encore orientés à la baisse, annonce-t-on. «Tant que le mouvement d’exode vers les villes se poursuit et que les natalités se font rares, les effectifs scolaires n’arrêteront pas de décliner», prédit un directeur d’école de Tamokra.

N. Maouche

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