«Pour l’abolition du statut facultatif»

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Une centaine de personnes, entre étudiants, diplômés et enseignants de tamazight, ont répondu, hier, à l’appel lancé par le collectif des étudiants et des diplômés en langue et culture amazighes pour un rassemblement devant la Direction de l’éducation de Tizi Ouzou.

Alors que le rassemblement était prévu sur place à 10h, les étudiants et les diplômés en tamazight ont préféré débuter leur action par une marche qui s’est ébranlée depuis l’université Mouloud Mammeri jusqu’au siège de la Direction de l’éducation. Tout au long de la procession, les marcheurs ont brandi quelques pancartes où on pouvait lire, entre autres «Non au statut facultatif de l’enseignement de la langue amazighe», «Pour la généralisation de son enseignement»… Arrivés sur les lieux, et à l’aide d’un mégaphone, les membres du comité organisateur ont réitéré leurs revendications à savoir la généralisation de l’enseignement de tamazight, la dénonciation «du quota insignifiant» de postes budgétaires affectés au concours de recrutement, et l’intégration de l’enseignement de tamazight à partir de la première année au cycle primaire. Des enseignants du Département de la langue et culture amazighes sont par la suite intervenus pour apporter leur soutien aux protestataires, à l’instar de Khaled Aliane. Dans son intervention, ce dernier mettra en exergue le cheminement du combat pour l’identité et la culture amazighes, avant de relever les manques et les entraves rencontrés sur le terrain. «Personne ne peut nier les acquis enregistrés par Tamazight tout au long du combat, mais force est de constater que ces acquis sont en deçà des espérances de la population», et d’ajouter «J’aurai aimé que l’action d’aujourd’hui ne soit pas focalisée seulement sur les postes budgétaires, pour ne pas paraitre comme un tube digestif, Le combat doit s’inscrire dans la promotion de la langue et la culture amazighes, et à long terme». Dans une déclaration lue lors de ce rassemblement, les organisateurs ont dressé un bilan mitigé de la situation de l’enseignement de tamazight «Certes, des acquis, comme tamazight langue nationale, ont été obtenus suite aux luttes qui ont encore valu de grands sacrifices aux générations postindépendance, mais ces acquis ne sont pas à la hauteur de nos espoirs, et ne doivent, en aucun cas, être l’arbre qui cache la forêt», relèvent-ils, avant d’aborder le caractère facultatif de l’enseignement de la langue amazighe. «La volonté de l’administration et ses pratiques portent gravement atteinte au caractère amazigh de l’Algérie, citons en exemple, le caractère optionnel de l’enseignement de la langue amazighe», écrivent-ils encore. Enfin, les rédacteurs de la missive espèrent que des décisions salutaires soient prises à l’avenir «Nous attendons et nous souhaitons des initiatives courageuses et un plan d’urgences comme : la généralisation de l’enseignement de tamazight à tous les niveaux, l’abolition officielle du statut facultatif de l’enseignement de la langue amazighe accompagnée d’une loi qui oblige son enseignement même dans les écoles privés… », concluent-ils.

Hocine Moula

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