«C’est l’ennui !» pour un début de ramadan si chaud, dans cette localité de Maâtkas, qui s’apparente curieusement à un carrefour du Néant. La ville et les villages sont lourdement frappés par la morosité, l’ennui et l’indifférence.
C’est une sorte de « non-événement », si ce n’est cette soudaine hausse des produits alimentaires et la fermeture des cafés, restaurants et autres pizzerias pendant le jour, qui laisse penser que nous y sommes effectivement, dans ce mois sacré. Dans les deux villes de la région, c’est plutôt du «circulez, y a rien à voir», en terme d’animation collective. En effet, il est loin le temps des riches programmes d’activités culturelles concoctés par le monde associatif, voire même par les autorités locales à travers toute la collectivité. Ainsi, autrefois, en plus de la salle de cinéma Nedjma, qui ne désemplissait guère de par ses importantes affiches théâtrales, cinématographiques… Il y avait également cette virevoltante Maison de jeunes locale, qui présentait de multiples programmes spécifiques au mois sacré du ramadan. C’est dire que rien ne reste plus de ce «bon vieux temps», où les citoyens veillaient jusqu’à des heures tardives de la nuit, alors qu’aujourd’hui tout le monde s’empresse de renter chez lui au plus tard à 23 heures. Seuls donc ces cafés mauresques demeurent, comme seule alternative pour ces veillées ramadanesques, où l’on s’amuse sur d’interminables parties de belotte ou de dominos, pendant que certains s’adonnent à cet autre jeu de hasard, néanmoins ruineux, à savoir celui du loto traditionnel dans des locaux spécialement aménagés dans certains villages. Pour d’autres, ce sont les randonnées nocturnes qui sont choisies, afin de digérer après un Ftour souvent bien lourd. De Souk el Khemis à Souk el Tenine ou l’inverse, sur une distance de 03 kilomètres, beaucoup de jeunes et de moins jeunes y déambulent la nuit préférant fuir l’exiguïté et le vacarme des villes. Il faut dire aussi que le climat économique n’incite pas trop à l’allégresse, tant que tout le monde pense plutôt à la façon dont il se débrouillera pour faire les emplettes du lendemain.
C. A.