Si beaucoup d'argent a été dépensé pour construire des foyers pour jeunes dans les plus grands villages, les jeunes n'en tirent aucun profit.
On citera celui de Tafoughalt (lancé au début des années 90 et non encore opérationnel), celui de Tachtiouine et celui d’Ath Attella. «Cette maison de jeunes lancée en 1991 est encore fermée. En dépit de toutes les tentatives faites par nos jeunes, elle n’est pas encore opérationnelle. Tout au début, une association l’avait prise en charge, durant une année seulement, et depuis, rien. De temps en temps, elle ouvre ses portes aux jeunes qui font du karaté. Sinon, aucune autre activité n’y est programmée», nous dit un jeune du village de Tafoughalt, le plus important en terme de population (plus de cinq mille habitants). À Tachtiouine, c’est le même constat. «Vous savez, elle a été même équipée à hauteur de 40 millions de centimes. Mais, ce matériel est gardé par un habitant du village chez lui, de peur qu’il ne soit volé», nous signale un fonctionnaire de l’APC, qui craint que cette structure ne subisse des dégradations. «Il faudrait au moins lui affecter un veilleur de nuit pour dissuader les jeunes de la transformer en lieu de veillées nocturnes», suggère notre interlocuteur. À Ath Attela, un autre village du versant Ouest au chef-lieu, cette structure a été réalisée depuis déjà plus de quatre ans, mais elle est toujours close. Si ce n’était un riverain qui veille sur elle, elle aurait subi des dégradations vu le manque de personnel de gardiennage. Alors que le projet inscrit pour Iâllalen a été carrément suspendu, faute d’assiette foncière. «Nous avons porté notre choix sur une assiette forestière, mais les services concernés ont refusé son transfert pour accueillir ce projet ô combien important pour notre village, où nos jeunes n’ont que les cafés maures pour passer leur temps», nous dit le président du comité de village, nous apprenant au passage que son enveloppe financière a été transférée à l’aire de jeux du village sise au lieu-dit « Double-virage ». Si de telles structures ne servent pas ces milliers de jeunes, c’est parce que leur statut n’est pas clair. «Ce n’est pas spécifique à notre commune. Pratiquement tous les foyers de jeunes réalisés sur le territoire de toute la wilaya ne sont pas opérationnels. Les collectivités locales n’ont pas de personnel qualifié pour les diriger, ni encore les moyens financiers nécessaires pour leur entretien. Il faudrait les transférer à la Direction de la Jeunesse et des Sports ou à la Direction de la Culture. Si une solution n’est pas trouvée, elles n’ouvriront jamais leurs portes. Ce seront des infrastructures guettées par l’abandon et par ricochet de dégradations», explique une source proche de l’APC.
Amar Ouramdane

