Les sources naturelles prises d'assaut

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Une incompréhensible pénurie d’eau potable, qui n'épargne aucune commune de la daïra de M'chedallah, à l’Est de la wilaya de Bouira, s'est manifestée depuis le début du mois de mai, soit en même temps que l'arrivée des grandes chaleurs.

À cela s’ajoute l’arrivée du mois de Ramadan, période durant laquelle les besoins en eau augmentent. Ainsi, les sources naturelles existantes sur les hauteurs de la commune de Saharidj, à l’instar de Thala Larbâa au niveau du vieux Saharidj, El Ainser N’Aït Ali Outhemime, en bordure de la RN30, El Ainser Guidaouen à proximité d’Imesdhourar, Thala Rana ou enfin Thala N’Vouhrev relevant du village Ivelvaren, ont été prises d’assaut dès ce premier jour du Ramadhan par les citoyens, à cause de la bonne qualité de leur eau, mais surtout à cause de cette longue pénurie d’AEP, qu’aucun responsable n’est en mesure d’expliquer. En effet, des véhicules en grand nombre stationnent aux alentours de ces fontaines, situées en plein milieu de paysages paradisiaques. Ceux qui viennent pour s’approvisionner en eau potable ne se pressent pas de quitter les lieux, ils préfèrent y passer plus de temps afin de profiter de la fraîcheur qui y règne et des décors naturels féeriques de ces régions montagneuses. Ils ne se dispersent qu’à quelques minutes de l’Adhan. Il est à signaler que l’ensemble de ces fontaines ont un débit d’eau assez important. D’ailleurs, les eaux de Thala Rana et de Thala N’Vouhrev ont été acheminées, durant l’occupation coloniale, jusqu’à M’Chedallah sur une distance de 20 km pour alimenter les foyers des colons, installés dans l’ex-maillot. À l’heure actuelle, l’eau de ces deux sources se déverse dans des ravins, et ne profite qu’à la faune et la flore environnante. Les anciens canaux de transport d’eau, eux, sont complètement hors d’usage, faute d’entretien. Même les autres sources précitées ne sont pas exploitées. Il n’y a que quelques abreuvoirs réalisés çà et là dans les nombreux programmes de soutien à l’élevage et l’agriculture de montagne, et qui servent aux cheptels bovins, ovins et caprins de montagne. Notons, enfin, que les citoyens résidant à Raffour, une localité relevant de la commune de M’chedallah souffrent le plus de ces pénuries à répétitions. La fontaine qui se trouve à proximité de leurs anciens villages, Ighzer et Thadarth Lejdid, attire une foule nombreuse, notamment en ce mois de Ramadhan. Il faut dire que les citoyens de Raffour, notamment ceux qui disposent d’un véhicule, n’hésitent pas à se manifester pour remplir des jerricans de cette eau douce à leurs proches et voisins n’ayant pas de moyens de transport.

Oulaid Soualah

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