La grève du Snapap et ses retombées

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La reprise du travail des employés de la mairie, après dix jours de grève, a créé des embouteillages au niveau de tous les services.

Les usagers qui ont attendu ce jour pour se faire délivrer des pièces d’état civil, se sont présentés devant l’entrée de l’édifice public bien avant huit heures. Ce fut la ruée et la course dans les escaliers, dès l’ouverture du portail. L’agent chargé de distribuer les tickets d’ordre ne savait plus où donner de la tête. La salle d’attente de l’état civil était vite submergée alors que la cohue régnait dans le hall de dégagement. Tout le monde semble comprendre cette situation qui découle des fréquents débrayages des employés affiliés au SNAPAP, mais «dix jours de grève, c’est trop», disent certains. Ce n’est qu’une fois que tous les présents étaient munis de tickets qu’un calme relatif revint. Un marathon commença entre les étages pour avoir accès à plusieurs services à la fois. «Je dois demander des extraits de naissance et des fiches familiales dans des guichets différents. Les premiers sont délivrés à l’étage alors que le second service se trouve au rez-de-chaussée. Je suis alors obligé de monter là haut et de redescendre plusieurs fois», nous dit l’un d’eux. Appelés au guichet, certains citoyens freinent, bien qu’involontairement, le service. «Ils demandent le maximum de documents pour toute la famille, même ceux dont ils n’ont pas besoins», nous confie une guichetière, énervée par un sexagénaire qui se lève avec un paquet de papiers sous le bras. Comme pour se justifier, il marmonne, s’adressant à la foule qui attend avec impatience : «on ne sait jamais. La grève peut encore durer». Les citoyens semblent gonflés à bloc et en veulent visiblement aux guichetiers, coupables à leurs yeux de tant de retard. «J’adhère à leur mouvement et leur revendications sont légitimes. Mais ça ne peut pas continuer ainsi. Les pouvoirs publics doivent trouver une solution à ce problème qui nous pénalise», disent les usagers. Plusieurs personnes se plaignent d’être venues de loin, à deux ou trois reprises, en vain, trouvant la mairie fermée. Les employés, mis à rude épreuve, doivent en plus, faire face à la grogne du public. Le carême aidant, le ton monte pour des futilités. «Que Dieu nous viennent en aide», répondit une jeune fille à un homme excité qui trouvait qu’elle n’allait pas vite. Les plus calmes se mettent aux propositions du genre «pourquoi ne pas permettre aux gens d’établir des demandes via Internet ou de télécharger des imprimés qu’on remplirait avant de venir?». La solution viendra de la suppression de ces tonnes de papiers que de nombreuses administrations continuent de demander pour des dossiers, souvent inutiles.

A. O.

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