"La violence contre l’enfance est difficilement détectable"

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"La violence contre l’enfance est difficilement détectable, car elle se déroule entre quatre murs et elle entourée du silence en milieu familial".

C’est ce qu’a affirmé Mustapha Khiati, président de la Fondation pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Tout en citant des sources policières datant de 2016, qui ont fait état de 6 193 cas de violence dans lesquels sont impliqués des jeunes, dont 1 695 de violences sexuelles, M. Khiati a qualifié ces chiffres « d’importants », mais ils n’illustrent pas la réalité, a-t-il soutenu. En ce qui concerne les causes de ce phénomène, qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans la société notamment ces dernières années, il a mis en cause les réseaux sociaux. «Cet espace virtuel est une source de violence importante», a-t-il dit. Le président de la FOREM a fait état, d’autre part, d’un vide juridique concernant la prise en charge des enfants victimes de la violence. «La loi sur la protection de l’enfance définit la maltraitance des enfants, mais ne parle pas des modalités particulières, pour alerter qui de droit et assurer une prise en charge des victimes », a fait remarquer M. Khiati. Ce dernier a, également, mis l’accent sur le rôle de la société civile qui, selon lui, «n’accorde pas assez d’importance à ce phénomène». «Malheureusement aujourd’hui, très peu d’associations parlent de ce sujet. Il y a un travail de sensibilisation qu’il faut faire à l’égard des parents », a-t-il dit. Par ailleurs, le président du Réseau algérien pour la défense des droits de l’enfant « Nada », Abderrahmane Araâr, a souligné, mercredi à Alger, la détermination dudit réseau à œuvrer pour la réduction du taux de violences faites aux enfants à hauteur de 40% sur les cinq prochaines années, à travers l’adoption d’un programme d’action scindé en plusieurs axes, dont des actions préventives et des campagnes de sensibilisation. «Le réseau Nada compte mobiliser ses 150 associations pour l’adoption d’un programme d’action s’étalant jusqu’à 2022 et renfermant des actions préventives, des programmes d’accompagnement et des campagnes de sensibilisation, en coordination avec les parties activant dans le domaine de l’enfance, afin de réduire le taux de violence de 40% sur les cinq prochaines années », a-t-il indiqué.

Samira Saïdj

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