Le fédéral de Tizi-Ouzou suspendu !

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Le feuilleton des suspensions au sein de la maison du plus vieux front de l’opposition (FFS) se poursuit.

Cette fois, la sentence a concerné le fédéral de Tizi-Ouzou, Farid Bouaziz, qui avait lui-même validé et notifié plusieurs sanctions du genre dans la wilaya. «Il a été suspendu, officiellement, mercredi en fin de journée, de toute activité politique au sein du parti, jusqu’à sa comparution devant la commission nationale», a expliqué, hier, un cadre du parti. Pour ce qui est de la motivation de cette décision prise par l’instance dirigeante du FFS, notre source a précisé que «le fédéral a procédé à la proposition de l’intronisation d’un nouveau président d’APW, en l’occurrence M. Msella, sans consulter la direction nationale du parti, à savoir notamment l’instance présidentielle et le secrétaire général Abdelmalek Bouchafaa». Une démarche qui n’a pas été du goût des instances qui considèrent que «le fédéral devait se référer à eux pour le choix de celui qui remplacerait Mohamed Klalèche à la présidence de l’APW de la wilaya, la plus importante pour le parti et considérée par ailleurs et à juste titre comme le fief du parti». Pour rappel, Klalèche a été élu député, à l’issue des législatives du 4 mai dernier. Et Dr Mohammed Msella, en sa qualité de 1er vice-président, avait assuré l’intérim depuis l’annonce des listes de candidatures pour les législatives avant qu’il ne soit plébiscité, mercredi dernier, lors d’une session extraordinaire de l’APW, pour être le nouveau président en titre de l’assemblée pour le reste du mandat en cours. Cela dit, cette décision est sans doute loin d’avoir livré tous ses secrets, combien même elle a été ouvertement motivée par la direction du parti. En effet, pour certains, l’intronisation de Msella comme P/APW était non seulement une formalité qui restait à concrétiser, mais une évidence, au vu de son statut d’intérimaire depuis un certain temps, et que la direction du parti ne pouvait prétendre ignorer. Surtout que le fédéral déchu est présenté comme un proche et confident de Aziz Balloul, un membre de l’instance présidentielle et non moins député élu à la tête de la liste du parti, récemment, et à qui, dit-on, il doit le bon classement de sa femme (deuxième position) et son élection également aux dernières législatives. A vrai dire, la chose qui dérangerait dans cette affaire de confirmation, selon une version soutenue par des cadres locaux du parti, c’est que Msella, en étant confirmé P/APW en titre, se place désormais, de fait, comme tête de liste aux prochaines élections de l’APW prévues en novembre prochain, option qui ne semble pas du tout faire l’unanimité au sein de la direction du parti, si l’on se fie aux derniers développements de la situation. Mieux, la direction du parti aurait déjà tranché la promotion d’une jeune compétence, actuellement d’ailleurs élu à la même assemblée. Une autre voix émanant du parti, s’exprimant en off, parle elle «d’un prétexte venu au bon moment». Non seulement elle ne dément pas la première version, mais accable davantage le fédéral déchu. «Le concernant, c’était disons la goutte qui a fait déborder le vase», car, explique-t-on, l’instance présidentielle du front des force socialistes reproche aussi au désormais ex-fédéral «la débâcle électorale du FFS dans la wilaya». A signaler que lors du dernier scrutin, le FFS n’a eu que quatre sièges, ce qui a été pris comme «un échec» par les responsables du parti, puisqu’en 2012 le parti en avait récolté sept. «Le fédéral n’a pas assumé cette responsabilité qui lui incombait naturellement, ne serait-ce qu’en sa qualité de premier responsable du parti dans la wilaya. Pis, Bouaziz est allé jusqu’à responsabiliser d’autres personnes à sa place et introniser des P/APW sans consulter les instances dirigeantes du parti», assène ce cadre du FFS.

Kamela Haddoum.

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