Le ciment toujours cher !

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La direction du commerce de la wilaya se réunit chaque mois avec les DG de la cimenterie de Sour El Ghozlane, de SODISMAC et de l’EDIMCO, ainsi que les représentants du patronat au niveau de la wilaya de Bouira, pour faire le point sur la flambée des prix du ciment.

Cette réunion est d’ailleurs supervisée par le directeur du commerce M. Ahmed Gamri, qui se déclare surpris par la tournure des événements : «Le gel des opérations de paiement des entrepreneurs laissait penser à une mévente de ciment et le DG nous en avait fait part. Lors de la dernière réunion nous avons été surpris de voir que l’usine ne pouvait pas faire face à la forte demande des entrepreneurs». Pour le directeur du commerce de la wilaya de Bouira, un facteur déterminant a été mis en cause. À savoir, l’instruction du premier ministre concernant la prolongation des délais, à condition que cela n’ait pas un impact financier : «Nous avons constaté que les entrepreneurs s’approvisionnaient normalement sur le quota qui leur est destiné. Une partie de ce quota est acheminé vers le projet du chantier en cours, et l’autre partie est revendue au marché parallèle. Il n’y a pas d’autres explications possibles, car l’ensemble des projets sont actuellement en souffrance», indique M. Gamri. Cependant, notre interlocuteur souligne que de nombreuses usines de ciment sont à l’arrêt et cela crée un dysfonctionnement sur le marché : «Il y a certes des arrêts de travail des cimenteries pour entretien, mais cela n’explique pas cette hausse subite. À Bouira, l’usine de Sour El Ghozlane dispose d’un stock de 15.000 tonnes, et même si l’usine est à l’arrêt, la distribution est assurée. Les principaux chantiers de la wilaya, à savoir ceux issus des secteurs de l’enseignement supérieur et celui des logements ne connaissent pas de répit. Toutefois, les autres entreprises sont bloquées telles les centrales à béton, et autres chantiers et ce, jusqu’à la reprise de l’usine. «Vous allez aujourd’hui à Sour El Ghozlane et vous verrez les entrepreneurs qui chargent leurs quotas de ciment alors que leurs projets tournent au ralenti. On ne peut pas intervenir car ils ont des délais de réalisation. Il y a cependant des entrepreneurs qui ont écris au DG de la cimenterie pour demander de surseoir à l’attribution des quotas, jusqu’à ce que les chantiers reprennent une fois leurs situations régularisées», explique M. Gamri. Ce dernier affirme par ailleurs qu’il n’est pas aisé pour les brigades de contrôle de faire leur ronde : «Lorsque nous enquêtons pour prendre en flagrant délit des revendeurs de ciment sur les parcs de matériaux de construction, on trouve toujours leurs garages fermés et ils sont généralement situés dans des endroits reculés. Toutefois, plusieurs PV pour tarifs illicites sont dressés par ces brigades, et les contrevenants sont poursuivis en justice», souligne le directeur du commerce de la wilaya. On se souvient que récemment, les éléments de la brigade de gendarmerie avaient effectué une saisie de 20 tonnes de ciment destinés au marché parallèle. Toutefois, le temps de la procédure judiciaire pour permettre la revente de cette saisie, le ciment avait été détruit, car périmé avant son placement.

Hafidh Bessaoudi

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