Il faisait partie de cette nouvelle génération d'artistes, portant un véritable hymne à l'amour et à la jeunesse, à l'instar de Farid Ferragui, Agraw, Rabah Ouferhat, Arezki Rawes, Ali Ferhat et bien d'autres.
Il s’agit du regretté Hamidouche, de son vrai nom Ahmed Khedim, qui nous a quitté il y a tout juste 15 ans, en cette triste journée du 5 juin 2002, et ce, des suites d’une longue maladie. Il n’avait que 46 ans, lorsque la mort l’a ravi aux siens, laissant derrière lui 4 enfants et un public éploré. Hamidouche, né le 14 août 1956 à Agouni Baklane dans la commune de Makouda, a marqué son époque avec des chansons inoubliables, qui ont fait de lui une véritable étoile, qui brille encore dans le firmament de la chanson kabyle. Son aventure artistique a commencé en 1978, lorsqu’il a sorti son premier album alors qu’il venait de terminer son service national. Ce premier opus annonça d’ores et déjà une carrière riche et prometteuse. Hamidouche, sentant le vent tourner en sa faveur enchaîna avec la production d’autres albums aussi méticuleux les uns que les autres. Ainsi, en 1980, un autre opus où il appelait ses frères de combat à se « réveiller » dans la chanson intitulé « Kker-t ay ayetma! » est sorti. Dans cet album, le public découvrira d’autres chansons qui deviendront ses plus grands succès, comme « Seṭṭac di leƐmer-is », laquelle a fait un véritable tabac.
«A Ouiza semhass» résonne encore…
En 1981, il remet le couvert, en éditant son troisième album « Inas inas », qui comporte d’autres chansons comme « tenɣiḍ-iyi », « sawlen-iyi-d » et « Izem i-dṛebba tsedda ». Cette dernière chanson est dédiée à son meilleur ami, qui s’est fait tuer lors du conflit qui éclata entre le Maroc et l’Algérie en 1976, alors qu’ils étaient tous les deux mobilisés au service national. Les albums s’enchaînèrent dés lors pour Hamidouche, qui, à travers ses œuvres gravit les échelons, pour s’imposer comme l’un des meilleurs artistes de la chanson kabyle. Ainsi, de 1982 à 1993, il produisit pas moins de 8 albums, qui étaient toujours à la hauteur sur tous les plans: musical, texte et interprétation. Cependant, l’album qu’il réalisa en 1988 dépassa toutes les attentes, il comprenait l’indétrônable chanson « Ayayayay » et « Rwah rwah » et bien d’autres, qui sont restées dans les annales de la musique. Avec l’ouverture démocratique survenue au lendemain des événements d’octobre 1988, Hamidouche, qui était aussi un chanteur engagé pour les causes justes, comme la défense de l’identité Amazighe et la démocratie, a interprété des chansons engagées, dans lesquelles il traitait de la chose politique dans le pays. Il fut l’un des premiers chanteurs à dénoncer l’islamisme et ses dérives, ainsi que la chape de plomb exercée par le pouvoir de l’époque. En 1994, Hamidouche tombe gravement malade, ce qui l’éloigna de la scène et de la production artistique. Malgré la gravité de son état, il monta sur scène en 1998, où il animera des galas à Makouda, Béjaïa et Tizi Ouzou, en commémoration du 18e anniversaire du printemps Berbère. Deux années plus tard, soit en décembre 2000, Hamidouche fait sa dernière apparition sur scène à Tizi Ouzou. Rongé par la maladie qu’il traînait depuis des années, il décède le 5 juin 2002, laissant derrière lui un legs artistique inestimable, composé de 12 albums savamment travaillés.
Syphax Y.

