Charité, tambour battant de l’Aïd

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L’heure est à la réflexion profonde, à la méditation transcendantale sur le prix que doit prendre la Fitra. Pour ce faire, des calculs sophistiqués sont à entreprendre.

S. Ait Hamouda

Il est à calculer au prorata de ce que comprend la famille, chacun devant s’acquitter, par lui-même, ou par son tuteur de la redevance obligatoire. Il arrive que cet impôt social détermine la solidarité, la cohésion sociale et la fraternité en Islam. Après avoir jeûné tout un mois, il faut penser à ceux qui n’ont pas les moyens de fêter la fin de cette lune, en l’occurrence l’Aïd. Il est tout à fait juste et recommandé de venir en aide aux démunis, aux faibles et aux indigents parmi nous. Cependant, notre société, comme toute société normalement constituée, s’est dotée d’outils qui la prémunissent contre l’assistanat, contre la main tendue et la charité tonitruante. Ce qui n’est permis ni par la religion, ni par la bienséance, ni par l’humaine humanité qui devrait, en pareils cas, observer la discrétion la plus totale. «Ce que ta main droite donne, ta main gauche ne doit pas le savoir». De plus, nos instruments d’assistance caritative, en l’occurrence le Croissant Rouge Algérien qui est en principe outillé pour apporter l’aide et l’assistance dont ont besoin ces franges, ces classes, ces catégories de pauvres. Mais à grand renfort médiatique, avec tambours et trompettes ; le monde entier doit le savoir, nous venons en aide manifestement, publiquement et ouvertement, contre toutes pudeur à ces gens défavorisés par le destin, la vie et le sort. «Il va de soi que la moindre geste, le moindre comportement, la moindre manifestation de solidarité doit être connue, et reconnue par tous, sinon à quoi ça sert?». Il est des règles que nous établissons au détriment de la raison, au détriment de ce en quoi nous croyons, au détriment de la morale tout court ; que nous rendions public tout acte caritatif, ne devrait-on pas taire, ne devrait-on pas mettre entre parenthèse cette propension à faire des biens que l’on accorde à autrui un événement, un faste auquel on prend à témoin, en place de grève le reste des créatures.

S. A. H.

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