Aujourd’hui, dimanche 18 juin, le port de Béjaïa devait recevoir son premier bateau de voyageurs au titre de la présente saison estivale. Mais faute d’un nombre conséquent de voyageurs, la desserte a été, tout simplement, annulée.
Pourtant, ce premier voyage projeté intervient à quelques jours de la fête de l’Aïd El Fitr, synonyme, par le passé, d’un flux important de voyageurs algériens résidant en France. Ce qui n’est plus le cas ces derniers temps. D’aucuns pensent qu’il en sera de même pour le prochain voyage qui devrait avoir lieu le 30 du mois en cours. A rappeler que c’est à la veille de ce premier voyage, pour la saison estivale 2017, que le wali de Béjaïa avait effectué une visite d’inspection à la nouvelle gare maritime, pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux, afin de la mettre partiellement en service à partir de cette fin de mois. Ceci dans le but d’améliorer les conditions d’accueil des voyageurs à destination du port de Béjaïa. Tout compte fait, au moment où l’on redouble d’efforts pour une meilleure prise en charge des voyageurs, qui optent pour la voie maritime, ces derniers semblent vouloir bouder ce moyen de transport, alors qu’il y a plusieurs années de cela, le voyage par bateau était le plus prisé, non seulement pour le prix du billet jugé «abordable», mais aussi pour les commodités qu’il offre, aussi bien pour les bagages que pour les gens qui rentrent par véhicules. Mais ces derniers temps, il a été remarqué un nouveau phénomène portant sur la préférence qu’ont les voyageurs pour l’avion plutôt que pour le bateau. Ceci peut s’expliquer par de nouvelles habitudes qui ont métamorphosé le comportement des Algériens d’ici et de là-bas. Au lieu de ramener avec eux leurs propres véhicules, les émigrés optent, désormais, pour la location de voitures au pays. Pour l’équivalent, au marché parallèle, du billet de transport du véhicule, le vacancier algérien qui vient d’Europe peut louer un beau véhicule pour toute la durée de son séjour. Par ailleurs, la disponibilité d’articles électroménagers et de vêtements de luxe en Algérie a fait que les «émigrés» ne ramènent plus ces grosses valises pleines à craquer d’antan. En ayant de légers bagages, les expatriés algériens préfèrent prendre l’avion, pour profiter de plus de temps de vacances au bled, même si le voyage revient légèrement plus cher. Un tas de paramètres nouveaux font que le bateau n’attire plus les voyageurs, hormis, bien sûr, ceux intéressés par des croisières. Il fut un temps où Oran, Alger, Annaba et Béjaïa étaient liées, en été, à Marseille par des dessertes tous les deux jours, alors qu’aujourd’hui, l’on n’arrive même pas à faire le plein pour un seul bateau.
A Gana.