Les Subsahariens de plus en plus nombreux

Partager

Si au début, les migrants subsahariens n’étaient visibles que dans les grandes villes, il n’en demeure pas moins qu’ils ont fini par investir les localités les plus éloignées des quatre coins de la wilaya. Ainsi, depuis le début du mois de Ramadhan à Lakhdaria (ex-Palestro), sise à 40 km à l’Ouest du chef-lieu, de nombreux migrants ont envahi le centre-ville. D’autres se comptant en centaines rôdent de village en village dans les localités d’Ighil Izafane et El-Hazama, et bien d’autres localités rurales, pour demander l’aumône et quelquefois même le gîte et la nourriture. L’on croise beaucoup de couples avec des enfants en bas âge, et très mal vêtus, à travers les axes routiers de la région. Il arrive que certains d’entre eux fassent la navette entre le chef-lieu de Lakhdaria et les villages environnants, avec un récipient à la main, pour quémander quelques pièces aux passants, qui les aideront à survivre. D’après les habitants interrogés, ces migrants se disent de nationalité malienne, mais ils sont en réalité nigériens pour la plupart. Ils redoutent d’être appréhendés par les forces de l’ordre, car, contrairement aux Maliens, qui peuvent aspirer au statut de réfugié, les migrants ressortissants du Niger ne sont pas reconnus comme tels. Il est utile de signaler que de nombreuses communes ont enregistré le même flux de migrants depuis le début du mois de Ramadhan, à l’instar d’El-Esnam, El-Hachimia, M’Chedallah, El-Adjiba, Bechloul et Sour El-Ghozlane. Ce qu’il faut signaler c’est ce formidable élan de solidarité que manifestent les populations de toutes ces communes envers ces migrants. En effet, les gens n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour leur venir en aide. En revanche, il est à noter qu’une campagne a été, récemment, lancée sur les réseaux sociaux contre ces ressortissants et réfugiés, laquelle a provoqué toute une polémique entre les internautes. A ce sujet, Amnesty International Algérie, en collaboration avec la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), n’a pas manqué de réagir, mercredi dernier, à cette campagne qu’elle a qualifiée de ‘’haineuse’’ et ‘’raciste’’. D’après les services de cette ONG, «la réalisation du projet de loi sur le droit d’asile est en cours» et aidera à la prise en charge de ces migrants. De son côté, l’État a pris les devants en annonçant l’élaboration d’un fichier national, pour recenser le nombre de migrants et étudier la possibilité de leur accorder des permis de travail et améliorer les conditions de leur accueil.

Aziz Cheboub

Partager