Site icon La Dépêche de Kabylie

Un village qui réclame prise en charge

De nos jours, la vie dans les villages isolés et reclus est perçue comme un purgatoire par les habitants. C’est le cas, parmi tant d’autres, du village Imesdurar (M’zarir) situé dans la commune de Saharidj. Ce patelin, qui possède certes des sites féeriques et édéniques, cache mal sa « misère ». Les quelque 500 habitants qui ont encore le courage d’y habiter vivent dans des conditions difficiles à cause de multiples carences. Cette situation a provoqué l’exode rural de nombreuses familles, vers d’autres cieux plus cléments. Les habitants de ce village, qui culmine à 1200 mètres d’altitude à quelques encablures du col de Tizi N’Kouilal, dressent un tableau noir de leur localité et une litanie de souffrances qu’ils diront endurer à longueur d’année. Mais tout stoïques qu’ils sont, ils ne cèdent pas pour autant devant les difficultés de la vie, tout en se donnant à fond pour rendre leur quotidien vivable. Les insuffisances, qui se dressent en écueils devant les villageois, ont trait à l’aménagement urbain, l’eau potable, les sports et loisirs, le gaz de ville… Les habitants s’accordent tous à dire que leur localité mérite mieux que ça et qu’elle est ‘’injustement oubliée par les autorités’’. Ils déplorent le fait que les pouvoirs publics « ne tiennent pas leurs promesses » quant à cette orientation qui consiste en le maintien des populations rurales dans leur milieu, en leur offrant tous les moyens possibles à cet effet. « Force est de constater que cette orientation des pouvoirs publics quant au maintien des populations dans leurs villages n’est qu’une suite de slogans sans réelle emprise sur le terrain. Où sont donc les structures de santé, de sports et les infrastructures routières et autres censées améliorer notre niveau de vie et éviter, par ricochet, l’exode rural? Nous n’avons rien vu venir en tout cas dans notre village », tempête un quadragénaire d’Imesdurar. Mais ce que les villageois trouvent paradoxal dans tout cela, c’est la pénurie de l’eau potable dans les réseaux de distribution, alors que leur région regorge de sources d’eau. À noter, pour la fin, que la route qui dessert ce village, de la RN30 vers le centre sur une distance d’environ 2 km, est délabrée, en plus de se trouver en proie aux éboulements et autres glissements de terrain, surtout à la chute de pluies diluviennes et de neige.

Y Samir.

Quitter la version mobile