Le parcours du combattant des patients

Partager

Prendre un rendez-vous pour une consultation médicale spécialisée relève du parcours d’un combattant dans la ville d’Akbou. En effet, dans cette ville, située à 60 km au Sud-ouest de Béjaïa, il existe une multitude de cabinets de médecine spécialisée qui sont pris d’assaut par des patients venant de toutes parts. En plus de ceux qui habitent la wilaya de Béjaïa, les patients y viennent, aussi, des wilayas limitrophes, comme Bouira, Bordj Bou Arreridj et Tizi-Ouzou. Ainsi donc, chaque jour, hormis les jours de repos et les jours fériés, ces lieux sont pris d’assaut par des centaines de malades en quête de soins. Ces spécialités médicales, on les trouve concentrées surtout à la cité des 100 logements qui jouxte l’hôpital « Akloul Ali ». Ainsi, elles vont de la rhumatologie à la cardiologie en passant par la psychiatrie, l’hématologie, la gastro-entérologie, la pédiatrie, la dermatologie, la diabétologie et bien d’autres. Pour bénéficier d’une consultation médicale, les patients se trouvent confrontés, à chaque fois, à un véritable calvaire à cause du nombre impressionnant de personnes qui affluent vers ces cabinets médicaux. Pour s’inscrire sur la liste d’attente, les malades doivent se lever très tôt pour prétendre passer parmi les premiers. «A chaque fois que j’ai rendez-vous avec mon médecin, je dois me lever vers 4h du matin pour m’inscrire sur la liste afin d’être parmi les 40 premiers patients à me faire ausculter. Des patients ont témoigné qu’ils se rendent chez leurs spécialistes vers 1h00 ou 2h00 du matin, pour porter leurs noms sur la liste dans le but de passer parmi les premiers. Mais il arrive que les listes soient déchirées pour être modifiées par certaines personnes sans scrupules, car ces elles sont collées sur les portes des cabinets en attendant qu’ils ouvrent», témoigne un diabétique habitant la ville de Tazmalt. À l’ouverture de ces cabinets, les patients s’entassent dans les salles d’attente, alors que d’autres attendent à l’extérieur. S’ensuivent, alors, de longues heures d’attente. «En moyenne, il y a entre 80 et 100 patients, voire plus, qui consultent chaque jour, ce qui dénote de l’insuffisance du nombre de spécialistes qui exercent dans cette ville », ajoute notre interlocuteur. Par ailleurs, certains malades, notamment ceux qui souffrent de maladies chroniques, trouvent les tarifs des consultations en médecine spécialisée « exorbitants » et hors de leur portée. «Au minimum, les malades payent 1200 DA la consultation, cela sans inclure la radio, l’échographie… Des services qui coûtent les yeux de la tête », affirme-t-on.

Syphax Y.

Partager