«Pour un café avec Nordine Aït Hamouda…»

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La saignée dans la maison du RCD se poursuit. En parallèle aux secousses qui frappent de plein fouet la section de Tizi-Ouzou, celle d’Azazga a vu également trois de ses membres et non des moindres jeter le tablier. Il s’agit des membres du conseil national Hocine Messaoudi, Messadi Kamel dit Djamel et Aoudjaghout Abdellah, étudiants. Dans une correspondance, datée de 22 juin dernier, adressée au président du parti ainsi qu’au bureau régional de Tizi-Ouzou et dont nous détenons une copie, les trois désormais ex-militants du RCD, dont deux ont été suspendus par le parti, ont annoncé leurs démissions en «dénonçant» leur suspension à titre conservatoire, en attendant leur comparution devant la commission des conflits, pour «comportement supposé contraire aux intérêts du parti». Ils ont qualifié cette suspension d’«arbitraire et injuste». L’un des suspendus, à savoir Abdellah Aoudjaghout, a déclaré à la Dépêche de Kabylie que «la vraie raison de la suspension n’est autre qu’un café pris en compagnie de Nordine Aït Hamouda, en ce qui me concerne. Le deuxième suspendu, membre du conseil national Hocine Messaoudi, a lui pris un café avec Dr Hadj Saïd». «On nous a pris en photo apparemment. Et pour le RCD, nous ne devions plus côtoyer ces personnes». «Ils veulent gérer jusqu’à nos vies privées et nos relations», a-t-il dénoncé. A noter que Nordine Aït Hammouda, l’actuel député d’Alternative citoyenne, et Dr Hadj Said sont des anciens militants du RCD, jusqu’à une date pas très lointaine. Pour en revenir au texte de la déclaration, les trois militants démissionnaires ont expliqué : «Au lieu de faire son bilan sans complaisance, au lendemain de la double débâcle électorale des dernières élections (sénatoriales et législatives), de tirer toutes les leçons qui s’imposent et enfin apporter des actions correctives, le parti tente de justifier l’échec par «l’ennemi intérieur». Plus loin dans le document, on peut lire : «Avec un certain nombre de camarades du Conseil National, nous avons cru bien faire d’agir en interne et oser poser la question du fonctionnement non démocratique du parti». Et de poursuivre : «Nous avions commis un impair ! Ne pouvant engager un débat constructif, incapables d’écoute, obnubilés par le pouvoir, nos responsables s’engagent alors dans une politique de la mort (…) Nous vous informons monsieur le président de notre démission du RCD à compter d’aujourd’hui. Si le parti nous reproche notre comportement, nous c’est son fonctionnement que nous lui reprochons». Cette énième démission, qui ne sera pas sans conséquences à l’approche des élections locales, vient accentuer la crise au sein du RCD.

K. H.

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