La pénurie de l’eau potable sur les réseaux de distribution persiste dans la commune d’Aït R’zine, peuplée de près de 20 000 habitants.
L’insuffisance du nombre de forages incite les autorités communales à rationner cette ressource pour tenter de « satisfaire » tout le monde. Les responsables reconnaissent, néanmoins, la difficulté de la tâche, sachant qu’il y a près d’une vingtaine de villages à alimenter. Si le chef-lieu est plus ou moins touché par cette crise d’eau, le reste des villages, notamment Aourir, J’dida, Tazdayt et Guenzet pour ne citer que ceux-ci, sont durement affectés par ce rationnement.
« C’est vraiment la galère dans notre village (J’dida, ndlr). La rareté de l’eau potable sur les réseaux de distribution ne date pas d’aujourd’hui. Nous vivons ce calvaire depuis des années. Il faut être muni d’une citerne chez soi, pour stocker l’eau quand celle-ci est disponible sur le réseau. Mais il arrive que l’eau stockée ne tienne pas longtemps. Il faut alors recourir à l’achat de l’eau des citernes chez les colporteurs d’eau à 1000 DA le remplissage », relate un villageois de J’dida.
Cette situation de stress hydrique, qui continue d’affecter depuis des années cette municipalité, fait toujours le bonheur des vendeurs d’eau via les citernes tractables. Ce commerce juteux est lorgné par beaucoup de personnes qui en font carrément leur métier. Mais l’eau qu’ils vendent n’est toujours pas potable, ou du moins elle reste toujours de qualité douteuse, du moment que son origine est inconnue, ce qui fait planer la menace des MTH. Avec une vue générale sur chaque village, il est constaté un nombre impressionnant de citernes « trônant » sur les terrasses des habitations comme des trophées.
Paradoxalement, la localité d’Aït R’zine regorge de sources d’eau et de ruisseaux d’eau douce, mais ces derniers sont malheureusement pollués. « Jadis, nous nous approvisionnions en eau des sources existantes dans notre localité. Leur eau était d’une qualité irréprochable. Mais, aujourd’hui, les choses ont changé et beaucoup de ces points d’eau ont carrément disparu à cause de l’urbanisation galopante et de l’extension des réseaux de l’assainissement. Le fameux ruisseau de Tassift, qui prend origine des hauteurs d’Ighil Ali, était notre point d’approvisionnement par le passé, tant son eau était potable et limpide. De nos jours, ce ruisseau est transformé en égout à ciel ouvert, où les réseaux de l’assainissement y débouchent. Ce ruisseau est complètement pollué. J’espère que les pouvoirs publics procéderont à sa dépollution, en installant une station d’épuration des ses eaux pour protéger l’environnement et la nappe phréatique! » préconise un habitant du chef-lieu.
Syphax Y.

