Alors que des quartiers et des villages croulent sous des tonnes d’immondices, la décharge communale d’Amizour vient d’être définitivement fermée sur décision du wali, Mohamed Hattab.
A noter que cette décision intervient au lendemain du mouvement de protestation des habitants du village Lemhali, qui ont exprimé, ce jour-là leur colère et indignation quant aux émanations de gaz et de fumées depuis cette décharge. Cependant, la nouvelle est tombée tel un couperet pour l’exécutif communal qui a, lui-même, rendu publique la décision du wali dans un PV de réunion, datant du 29 du mois qui vient de s’écouler : «Il est clair que la décharge n’aurait pas dû être fermée avant de trouver un nouveau site, pour recevoir les ordures qui commencent à s’accumuler au niveau de la ville et des villages d’Amizour», lit-on dans ce PV de l’exécutif qui ajoute, de ce fait, que les services communaux sont à la recherche d’un site de rejet transitoire, en attendant un choix de terrain qui sera proposé par une commission de wilaya. Cette dernière devrait être installée au cours de la semaine prochaine. À vrai dire, la décision du wali n’est pas du goût de l’exécutif local, car ses membres n’ont pas été consultés avant la prise de décision de fermeture de la décharge. L’exécutif s’engage, néanmoins, à contribuer à trouver une solution à ce problème et dans les meilleurs délais, note-t-on dans ledit PV. À rappeler que l’APC d’Amizour a fait de la délocalisation de cette décharge son cheval de bataille depuis de décennies. Mais ayant été confronté à moult oppositions de riverains du terrain choisi, le projet tombe à l’eau. Le P/APC de cette municipalité, qui refuse par ailleurs de subir seul le «fait accompli», avoue que sa commune se trouve entre le marteau et l’enclume après cette décision de fermeture, qui arrive à un moment où des ordures sont entassées partout à travers les quartiers et villages de son territoire. Le premier magistrat de la commune renvoie la balle aux responsables de la wilaya quant à l’élaboration du projet de collecte, d’évacuation et de traitement des déchets, qui selon, lui est en préparation depuis 2 ans, sous l’égide de la wilaya de Béjaïa et du ministère des Ressources en eau et de l’environnement. «Ce projet semble toujours en préparation, mais jusqu’à quand ? », s’interroge-t-il. A croire notre interlocuteur, c’est effectivement ce projet qui a laissé la commune utiliser la décharge en question, en attendant la mise en œuvre de ce nouveau plan qui n’a pas encore connu le jour. Beaucoup de perte de temps et peu de moyens, voire aucun, pour faire face à cette situation qui, faut-il le dire, est délicate, tant elle met la commune dans une impasse totale. «Les prochains jours risquent d’être difficiles (…) La population est invitée à faire preuve de patience», lit-on encore dans le PV de l’exécutif. L’été sera chaud à Amizour, mais aussi sale, et l’on se demande quelle sera cette solution miracle à cette situation qui risque d’engendrer des conséquences néfastes sur la santé publique et l’environnement.
Nadir Touati