Les citoyens de la localité d’Aït-Mebarek, relevant de la commune de Taskriout, ont tenté, avant-hier, pour la deuxième fois en l’espace d’un mois, de barricader la RN9, juste au niveau du carrefour à l’entrée du pont menant vers le tunnel de Kherrata.
Ils protestaient contre l’implantation d’une décharge au niveau des gorges de Kherrata depuis plusieurs années. Les promesses reçues de la part de l’administration lors de leur dernière action de rue n’ont pas été tenues, déplorent-ils. Selon eux, leur vie est devenue ‘’infernale’’, car, les fumées et les mauvaises odeurs, qui se dégagent de cette décharge, envahissent quotidiennement leurs maisons, au point où il n’est plus possible pour eux de rester dehors ou d’ouvrir leurs fenêtres, même pendant les grandes chaleurs. Ils disent avoir peur pour leur santé et celle de leurs enfants. Ce jour-là un contingent d’une cinquantaine de gendarmes, dépêché sur la RN9, les attendait. La cheffe de daïra de Darguina y était aussi présente. Les protestataires ont été empêchés de procéder à l’installation des barricades. Alors, ils ont jeté leur dévolu sur le siège de l’APC de Taskriou, qu’ils ont bloqué durant toute la matinée. Les gendarmes sont restés sur place pendant plusieurs heures, pour protéger la route contre une éventuelle tentative de coupure. Ce n’est que vers 11h30 que la cheffe de daïra de Darguina a annoncé aux protestataires la décision de la wilaya de fermer, sur le champ, cette décharge. Ce qui a largement réjouit ces citoyens qui ont fini par se disperser et débloquer la mairie. A souligner que le problème de dépôt des ordures ménagères continue de poser problème dans la wilaya de Béjaïa, car aucune tentative de règlement définitif de ce phénomène n’a été entamée par les autorités jusque-là. Encore une fois, l’installation d’un incinérateur et d’unités de recyclage, à travers tout le territoire, s’avère la seule voie de salut, d’après les défenseurs de l’environnement. Déplacer les ordures d’un endroit à un autre reste une solution temporaire qui ne diminuera pas l’acuité du problème, insiste-t-on. Pour cette fois, l’intervention de la force publique pour protéger la route a été saluée par les usagers de cette dernière, ainsi que par la population.
Saïd M.

