Le mouvement de grève nationale d’une demi-journée (12 juillet de 8 heures à 13 heures) auquel a appelé le SNAPO (Syndicat national des pharmaciens d’officines) sera suivi à Tizi-Ouzou. C’est ce qui a été décidé, avant-hier, lors de l’assemblée générale des pharmaciens de Tizi-Ouzou tenue dans un établissement hôtelier de la ville. M. Bourouba, de la section locale, indiquera à ce sujet : «Lors de notre assemblée générale de mardi dernier, nous avons décidé de suivre les recommandations du bureau national, à savoir l’observation d’une demi-journée de grève, le 12 juillet prochain de 8 heures à 13 heures. Nous avons opté pour une demi-journée de grève pour rejeter la décision unilatérale prise par les deux caisses (CNAS et CASNOS), c’est pour nous une façon de protester contre cette décision tout en préservant l’intérêt des malades et des assurés sociaux». Du côté de M. Hamiti, le délégué local, c’est le même son de cloche : «L’assemblée a décidé de suivre le mouvement de grève nationale auquel a appelé le SNAPO. Les négociations avec les deux caisses CNAS et CASNOS n’ont rien donné, d’où le maintien du mouvement de grève. Le SNAPO s’oppose fermement à la décision des deux caisses de la sécurité qui concerne l’annulation de l’article 27 du décret exécutif 09/396 de novembre 2009 relatif à la convention qui concerne les médicaments produits localement, au moment où le gouvernement s’engage à encourager la production nationale. Cette décision, si elle venait à être appliquée, mettra en péril l’officine pharmaceutique algérien et en final ce sera les malades et les assurés sociaux qui en pâtiront», souligne-t-on, et de préciser : «Le SNAPO tiendra une réunion extraordinaire la semaine prochaine pour discuter davantage et de demander l’intervention du ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale afin de trouver une solution à ce bras de fer qui risque de pénaliser le malade».
Au cœur du conflit, le projet d’annulation de l’article 27
La revendication principale soulevée par le syndicat national des pharmaciens d’officines (SNAPO) est le projet d’annulation de l’article 27 du décret exécutif 09-396 de novembre 2009, incluant des mesures incitatives pour l’encouragement du générique et de la production nationale. Ce sont 358 dénominations communes internationales (DCI) qui seront touchées, soit 1 598 marques fabriquées localement. Le Snapo fait appel au ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale pour annuler cette nouvelle décision, car «avec de telles mesures, ce sont 3 500 officines qui vont fermer, sans compter la perte de nombreux postes d’emploi», avertissent les pharmaciens, ajoutant que «le décret 09-396 est venu compenser ‘partiellement’ toutes ces charges et contraintes financières, dont la compensation des dépenses générées par le tiers payant, temps de travail pour le traitement des ordonnances, les payements différés, l’activation des cartes Chifa et consultation de l’historique des consommations des assurés sociaux. «Le tiers payant est désormais totalement assuré et assumé par les pharmaciens au niveau des officines, chose qui a permis aux caisses de sécurité sociale de désengorger ses guichets, de supprimer les files d’attente au niveau de ses structures, de transférer une grande partie de leurs activités au niveau des officines et de réaliser ainsi d’énormes économies liées au fonctionnement administratif et au recrutement du personnel contrairement aux officines qui subissent une énorme charge de travail administrative et sociale, qui a induit des recrutements importants donc d’énormes dépenses», ajoute le Snapo. Le conflit entre les caisses de sécurité sociale (Cnas et Casnos) et le Syndicat national des pharmaciens d’officines (Snapo) se durcit. Au cœur du bras de fer, l’annonce de la CNAS et de la CASNOS de la révision du système d’incitation à la vente du générique et des produits fabriqués localement.
Hocine T.
