Des anciens Moudjahidine racontent à Tizi-Gheniff

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À l’instar de toutes les localités du pays, Tizi-Gheniff a célébré la fête de l’indépendance. En effet, dès le début de la matinée, les autorités locales, à leur tête le chef de la daïra, en l’occurrence M. Aïssa El Bay Zoubir et M. Saïd Mansour, le P/APC de la localité, des membres de l’Organisation nationale des moudjahidine «ONM», de nombreux membres du mouvement associatif et des citoyens anonymes ont participé à une cérémonie de dépôt d’une première gerbe de fleurs au niveau du carré des martyrs. Peu après, un long cortège de voitures s’ébranla en direction du cimetière des chouhada, situé à quatre kilomètres à l’Ouest du chef-lieu, sur la RN68, à la périphérie du village socialiste agricole Adila, pour le même cérémonial, avant le retour au chef-lieu, au mémorial dédié au chahid le colonel Ali Mellah, dit «Si Chérif», premier chef de la wilaya VI historique, pour un troisième cérémonial. Une fois sur les lieux, M. Ali Hanafi, chef de la Kasma de l’ONM, a pris la parole pour retracer brièvement l’historique de la révolution armée, et rappeler aux nombreux jeunes présents leur devoir de perpétuer la mémoire de tous ces chouhada qui n’ont pas hésité à sacrifier leur vie pour que les générations futures puissent jouir de la liberté de vivre dans la dignité et dans la paix : «Il appartient à vous tous (jeunes) de continuer à honorer et perpétuer la mémoire de nos chouhada, car c’est grâce à leur sacrifices que notre pays a sa place parmi les nations du monde. Donc, votre devoir est d’honorer leurs mémoires en faisant tout votre possible pour réussir vos études et travailler assidument», dira M. Ali Hanafi. Au demeurant, plusieurs jeunes présents n’ont pas hésité à s’approcher, non seulement, des anciens moudjahidine de la localité toujours en vie, mais également des personnes âgées ayant connu, alors qu’elles étaient enfants, les affres du colonialisme et les exactions de l’armée coloniale. «Effectivement, j’ai eu beaucoup de chance non pas d’avoir vécu pendant la révolution en zone interdite, à M’Kira, mais plutôt pour avoir vécu ces journées mémorables du cessez-le-feu et de la célébration du premier 5 juillet à Alger, alors que je n’avais qu’une douzaine d’années», confiera Aami Slimane, un retraité dont le récit a suscité de grandes émotions chez les jeunes qui l’entourèrent surtout lorsqu’il leur raconta cette journée du samedi 25 juillet 1959, soit le début de la grande opération militaire baptisée «Jumelles ». Par ailleurs, d’autres groupes de jeunes se formèrent autour d’anciens moudjahidines qui leur racontèrent, malgré leur fatigue, quelques moments de leur dure existence dans les maquis et des embuscades dressées à l’ennemi.

Essaid Mouas.

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