En fait de stade communal, Ighil Ali dispose d’une infrastructure sommaire, vieillotte et délabrée. Une arène hors du temps, trônant incongrue, au beau milieu du périmètre urbain du chef-lieu de la commune. Les locaux, tenant lieu de vestiaires, n’ont, à vrai dire, de vestiaires que le nom. L’aire de jeu jure avec la pratique sportive, tant elle est truffée de rigoles, d’aspérités et de crevasses. Un semblant de clôture, effilochée par l’usage et l’usure du temps, délimite approximativement ce terrain…vague. «Ce stade est l’une des plus vieilles infrastructures sportives de la région. Elle date de l’ère coloniale. Sa construction remonte à l’année 1948», fait savoir un membre de l’exécutif de l’APC d’Ighil Ali. «Figurez-vous que 70 ans se sont écoulées, enchaîne-t-il, et pas la moindre opération de réhabilitation ou de modernisation n’a été inscrite au profit de ce stade».Le responsable de la municipalité soutient que les différents exécutifs, qui se sont succédé à la tête de la collectivité locale, n’ont eu de cesse de solliciter, auprès des services de la direction de la jeunesse et des sports, un improbable projet. «Nous n’avons pas pu faire aboutir nos demandes, mais nous gardons espoir que l’on nous concédera quelque chose au cours des prochains exercices budgétaires», déclare-t-il, un tantinet optimiste. Le même état d’esprit semble régner chez la frange juvénile de la circonscription. «Nous sommes, à la fois, préoccupés par l’état lamentable dans lequel est laissé ce stade et confiants en l’avenir et à la prise en charge de cette unique structure de notre commune», souligne un jeune d’Ighil Ali, fonctionnaire de son état. «On ne demande pas l’impossible, mais juste une opération, pour mettre ce stade en adéquation avec la pratique de ce sport-roi, qu’est le football», ajoute un autre habitant du village Takorabt.
N. Maouche